Quelle est la position des candidats aux élections fédérales sur l’éducation postsecondaire ?
Voici un aperçu des plateformes de chaque parti en matière d’enseignement supérieur.

[Article mis à jour le 22 avril]
Le 28 avril, les canadiennes et canadiens seront appelés à voter pour élire le prochain gouvernement fédéral. Les partis sont en campagne électorale depuis la dernière semaine du mois de mars, cherchant à convaincre les électrices et électeurs dans un contexte marqué par une guerre commerciale et par des menaces sur la souveraineté canadienne de la part de l’administration Trump.
Voici un résumé des positions de chaque parti en matière d’éducation postsecondaire, selon leurs plateformes et les déclarations des chefs de parti au cours de la campagne. Cette liste sera mise à jour chaque semaine jusqu’à l’élection.
Parti libéral du Canada
Sous la nouvelle direction du premier ministre Mark Carney, le Parti libéral s’engage à :
- Fournir 10 milliards de dollars en financement et capital à faible coût pour les constructeurs de logements abordables. De ce montant, 2 milliards seront alloués au développement de nouveaux logements étudiants en partenariat avec les provinces.
- Investir 100 millions de dollars sur quatre ans pour attirer des chercheuses et chercheurs de pointe dans les établissements canadiens, grâce à un Fonds canadien pour la souveraineté et la résilience de la recherche. Les chercheuses et chercheurs admissibles incluraient des professeurs, des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et des chercheuses et chercheurs dont le financement américain a été coupé et dont les projets bénéficieraient directement au Canada.
- Investir 108 millions de dollars sur deux ans dans l’éducation postsecondaire autochtone afin d’améliorer l’accès à l’éducation pour les étudiants des Premières Nations, Inuits et Métis, notamment par des investissements dans l’Université Inuit Nunangat et l’Université des Premières Nations du Canada.
- Créer une organisation centrale de coordination pour s’assurer que les organismes fédéraux de financement appuient une recherche orientée sur des missions stratégiques
- Investir 750 millions de dollars sur deux ans dans les facultés de médecine et les postes de résidence. Le Parti libéral recruterait aussi des chercheuses et chercheurs en santé et augmenterait les fonds pour les subventions et les infrastructures dans les hôpitaux et autres établissements de soins.
- Investir 311,7 millions de dollars en 2025-2026 dans le programme Emplois d’été Canada, ainsi que 198,3 millions sur deux ans dans la Stratégie emploi et compétences jeunesse.
- Élargir, « lorsque pertinent », les mandats du Programme de stages pratiques pour étudiantes et étudiants, de la Stratégie emploi et compétences jeunesse, d’Emplois d’été Canada et du Corps de service canadien.
- Investir 20 millions de dollars sur deux ans dans la santé post-partum des mères, y compris la recherche sur la santé sexuelle et reproductive des femmes et de la communauté 2SLGBTQI+.
- Investir 46 millions de dollars sur quatre ans pour renforcer les institutions canadiennes en intelligence artificielle afin d’accroître la commercialisation de la recherche en IA.
- Créer une bourse destinée aux étudiantes et étudiants francophones poursuivant leurs études postsecondaires en français en contexte minoritaire.
Parti conservateur du Canada
Sous la direction du chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, le PCC propose de :
- Conditionner le financement fédéral des universités à l’adoption des Principes de Chicago afin de « protéger la liberté d’expression sur les campus ». Le non-respect de cette exigence entraînerait la perte des subventions fédérales.
- Mettre en place un « processus d’examen compétitif, avec plus de transparence et de reddition de comptes » pour attribuer les subventions des trois organismes subventionnaires et « rétablir le mérite » en dirigeant l’embauche liée aux fonds de recherche « loin des idéologies ».
- Créer un poste de Scientifique en chef, calqué sur le Parliamentary Office of Science and Technology du Royaume-Uni, pour conseiller le gouvernement et coordonner la politique scientifique à l’échelle nationale et internationale.
- Instaurer un Transfert canadien pour l’éducation indépendant, ciblé sur l’éducation postsecondaire, financé à un niveau de base négocié avec les provinces et ajusté annuellement en fonction de l’inflation et de la croissance démographique.
- Imposer un moratoire de trois ans sur la recherche embryonnaire et encourager les organismes subventionnaires fédéraux à privilégier la recherche sur les cellules souches adultes (post-natales).
- Introduire un remboursement des prêts étudiants fédéraux en fonction du revenu après l’obtention du diplôme.
- Rendre les intérêts sur les marges de crédit étudiantes déductibles d’impôt.
- Créer un système de reconnaissance des diplômes étrangers en instaurant des examens d’équivalence, des critères pour les statuts professionnels canadiens équivalents et des investissements dans des programmes passerelles.
Nouveau Parti démocratique
Sous la direction de Jagmeet Singh, le NPD propose de :
- Co-financer avec les provinces et les établissements postsecondaires la construction de logements étudiants abordables.
- Réguler l’attribution des permis d’études aux établissements disposant d’un plan crédible et abordable pour le logement étudiant.
- Encourager les partenariats entre entreprises, organismes sans but lucratif et établissements postsecondaires pour transformer des bureaux en logements de type dortoir.
- Effacer jusqu’à 20 000 $ de dette étudiante fédérale.
- Imposer un moratoire sur le remboursement des prêts étudiants et accorder aux diplômés un délai de cinq ans avant le premier paiement.
- S’engager à œuvrer pour la gratuité des études postsecondaires.
- Investir dans les facultés de médecine du nord de l’Ontario, dans les communautés rurales, éloignées et mal desservies, et former davantage de médecins issus du Nord.
- Soutenir les établissements postsecondaires de langue française comme l’Université de Hearst et le Collège Boréal.
Bloc Québécois
Sous la direction d’Yves-François Blanchet, le Bloc s’engage à :
- Financer un effort intensif de recrutement de chercheurs américains dans des domaines de pointe, comme l’intelligence artificielle, les sciences biomédicales et les technologies propres.
- Appuyer la mise en œuvre d’une stratégie canadienne en matière de technologies quantiques, en reconnaissant le rôle du Québec dans l’avancement de cette filière.
- Redistribuer le financement fédéral de la recherche pour mieux équilibrer les ressources entre les régions, notant que 12 des 15 plus grands établissements de recherche se trouvent hors du Québec.
- Réinvestir dans la recherche et le développement afin d’améliorer la productivité et la compétitivité dans le contexte actuel de guerre commerciale mondiale.
- Appuyer la recherche et les publications en français.
- Financer les initiatives de logements étudiants menées par la province, les cégeps et les universités.
- Collaborer avec la province pour resserrer les paramètres de l’immigration étudiante internationale sans compromettre le modèle universitaire régional.
- Promouvoir la liberté d’expression et s’opposer à la censure, à l’exclusion des débats publics et aux restrictions sur les sujets discutés dans les universités, les médias et les assemblées législatives.
- Défendre une augmentation des transferts fédéraux aux provinces, le BQ considérant que l’éducation relève exclusivement de la compétence provinciale.
Parti vert du Canada
Co-dirigé par Elizabeth May et Jonathan Pedneault, le Parti vert propose de :
- Annuler la dette des prêts étudiants fédéraux et abolir les frais de scolarité pour l’enseignement postsecondaire, ce qui coûterait environ 10,2 milliards de dollars par an.
- Allouer 10 milliards de dollars au soutien des établissements postsecondaires, incluant le mentorat, le contact étudiant-professeur, des politiques inclusives et des embauches menant à la permanence.
- Doubler le nombre de bourses pour les doctorats et tripler celui pour les maîtrises.
- Soutenir les établissements postsecondaires en milieu minoritaire linguistique.
Postes vedettes
- Vice-rectrice ou vice-recteur à la formation et à la rechercheUniversité du Québec à Rimouski
- Doyenne ou doyen - Faculté de génieUniversité de Sherbrooke
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (autochtone, programme anglophone)Université d'Ottawa
- Éducation - Professeure adjointe ou professeur adjoint (didactique de l’activité physique et sportive, santé et bien-être - poste francophone)Université d'Ottawa
- Doyenne ou doyen, Faculté d’éducationUniversité de Sherbrooke
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