Adopter une mentalité de croissance pour faire face à l’incertitude
Les perturbations qui secouent le monde universitaire présentement pourraient bien être l’occasion de découvrir vos possibilités et de renforcer votre autonomie. Tout dépend de votre état d’esprit.
Comme l’application des mesures d’éloignement physique a forcé les universités à restreindre les activités sur les campus, les étudiants aux cycles supérieurs ont subi de graves perturbations dans leurs programmes d’études : projets de recherche interrompus, rédaction retardée, dates de remise repoussées. Il est naturel de se sentir impuissant devant des modifications si radicales de sa vie quotidienne. Tant de choses échappent actuellement au contrôle qu’il est important de se centrer sur ce qu’il est possible de faire. Dans un tel cas, adopter une mentalité de « croissance » peut être très utile et permettre de transformer l’incertitude en possibilités de développement personnel et professionnel.
Qu’est-ce que la mentalité de croissance ?
Selon une théorie élaborée par Carol Dweck, il existe deux types de mentalités qui influencent l’apprentissage et le développement : la mentalité de croissance (growth mindset) et la mentalité fixe (fixed mindset). Selon une mentalité fixe, l’intelligence et les aptitudes sont déterminées à la naissance. Soit on possède une aptitude, soit on ne la possède pas. Les personnes qui ont cette mentalité préfèrent rester dans leur zone de confort et sont vite découragées lorsqu’elles doivent en sortir. Résultat : elles ne réalisent pas leur plein potentiel.
À l’opposé, les personnes qui ont une mentalité de croissance croient qu’elles peuvent perfectionner et améliorer leurs aptitudes et leurs compétences, et elles agissent en ce sens. Ainsi, au lieu de percevoir les obstacles et les échecs comme des limites, elles les perçoivent comme des possibilités qui permettent d’apprendre, de progresser vers de grandes réalisations et de s’épanouir.
Adopter une mentalité de croissance exige du travail, mais les avantages perdurent, car cette mentalité inculque une grande agentivité tout au long de la vie étudiante et de la vie professionnelle. Alors, comment procéder pour adopter une telle mentalité lorsqu’on est étudiant aux cycles supérieurs?
Petit à petit…
Si vous n’êtes pas familier avec la mentalité de croissance, ne vous laissez pas impressionner par ses nombreuses possibilités et son peu de structure. Commencez par cibler de petits aspects facilement contrôlables de votre développement. Pensez par exemple à des compétences ou à des connaissances que vous aimeriez explorer ou mettre à profit : devenir un meilleur hôte pour les conférences en ligne; vous familiariser avec certaines théories ou méthodologies utiles; apprendre à rédiger efficacement; perfectionner votre connaissance d’un logiciel. Commencez en prenant en considération un ou deux éléments de ce genre, et fixez-vous quelques objectifs réalisables – vous n’atteindrez peut-être pas l’excellence dès le départ, mais vos compétences vont sûrement s’améliorer. Une victoire, si petite soit-elle, demeure une victoire, et les victoires s’accumulent au fil du temps.
Consignez les étapes du processus
Notez toutes les étapes du processus dans un cahier. Caractéristique de l’apprentissage par l’expérience, la rédaction réflective permet de faire le suivi des progrès et de cibler les possibilités. Posez-vous aussi des questions comme : Qu’est-ce que j’ai fait? Qu’est-ce qui m’a étonné(e)? Quels problèmes ai-je éprouvés? Qu’est-ce que je ferai la prochaine fois? Soyez honnête envers vous-même – reconnaître à la fois ses réussites et ses limites fait partie intégrante de la mentalité de croissance – et concentrez-vous sur une amélioration progressive. Qu’il s’agisse d’un mauvais exposé, d’une expérience ratée ou de la critique étonnamment sévère d’un texte, nous avons tous connu des moments d’inconfort qui, avec le recul, nous ont donné la possibilité de gagner en expérience et en résilience.
Osez la nouveauté
Plutôt que d’être considérées comme un programme établi, les études supérieures devraient plutôt être envisagées comme un processus d’apprentissage et d’exploration. Cette période est souvent décrite comme étant l’occasion de repousser les limites de la connaissance, alors ne vous limitez pas à votre sujet de recherche! Songez par exemple à vos intérêts ou à vos objectifs professionnels, et à ce que vous devrez faire pour véritablement les atteindre. Devrez-vous vous familiariser avec le milieu des affaires, ou encore acquérir des compétences interpersonnelles ou techniques supplémentaires? Sans être nécessairement liées à votre sujet de recherche, ces compétences pourraient vous aider à mettre le cap sur la réussite une fois vos études terminées.
À mesure que vous vous familiarisez avec les principes de la mentalité de croissance, envisagez des tâches ou des compétences qui vous sont étrangères. Le bénévolat, le travail à temps partiel, les petits cours en ligne ou le tutorat ne sont que quelques-unes des possibilités. Faire quelque chose de différent est étrange et difficile au début, mais n’est-ce pas le cas pour la plupart des activités que nous entreprenons? Se défaire d’une mentalité fixe signifie sortir intentionnellement de sa routine et de son confort et, ce faisant, remettre en question sa perception de soi-même et de ses propres capacités.
Utilisez les ressources sur le campus
Adopter une mentalité de croissance est une démarche strictement personnelle qui tient compte des intérêts, des faiblesses et des objectifs de chacun, mais il n’est pas nécessaire de le faire isolément. Depuis quelques années, divers services offerts dans les universités (services d’orientation, centres de rédaction et bureaux de recherche) disposent de nombreux programmes destinés à répondre aux besoins des étudiants aux cycles supérieurs, et leur nombre s’est encore accru depuis le début de la période difficile que nous traversons. Toute une gamme de ressources et de webinaires sont offerts pour vous aider à tirer le meilleur parti de votre été et des mois suivants. Informez-vous de ce qui est offert sur votre campus pour vous aider à stimuler l’acquisition d’une mentalité de croissance.
Reconnaissez le syndrome de l’imposteur
La vie n’est pas toujours facile aux études supérieures. Évoluer dans un environnement où la critique est omniprésente peut donner lieu à une grande érudition, mais peut tout aussi bien faire place au doute et à l’inaction. Alors que la peur de l’échec nuit à l’adoption d’une mentalité de croissance, de nombreux étudiants aux cycles supérieurs estiment que le sentiment de réalisation non méritée, ou syndrome de l’imposteur, peut aussi freiner la capacité d’échapper à une mentalité fixe. Si c’est votre cas, sachez que de tels sentiments sont plus courants que vous le croyez et qu’il existe des stratégies éprouvées pour vous aider à vous débarrasser du syndrome de l’imposteur.
Franchissez le premier pas
Acquérir et maintenir une mentalité de croissance requiert des efforts et de la persistance, et en entreprenant des études aux cycles supérieurs, vous avez déjà démontré que vous possédiez de telles capacités. La mentalité de croissance vous aide à assumer graduellement et efficacement la responsabilité de votre situation. Même si le processus est semé d’embûches et de faux départs, avec de la détermination, vous pourrez émerger de l’actuelle période d’incertitude avec une confiance et une résilience accrues. Mais pour cela, vous devez franchir le premier pas. Quel sera le vôtre?
Postes vedettes
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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