Emploi hors du milieu universitaire : Sarah Culpeper discute de sa transition
« Une fois diplômée, j’ai utilisé tous les outils de recherche d’emploi et de développement professionnel gratuits ou pas chers que j’ai pu trouver. »
Sarah Culpeper est titulaire d’un doctorat de l’Université de Virginie en études musicales critiques et comparatives. Elle est actuellement généraliste au sein des Services organisationnels des ressources humaines de la Bibliothèque du Parlement, à Ottawa. Vous pouvez échanger avec elle sur LinkedIn.
Qu’espériez-vous comme emploi quand vous avez décroché votre doctorat?
Pendant mes études doctorales, j’ai vite commencé à m’interroger sur mon désir de poursuivre une carrière universitaire. Je ne connaissais pas vraiment les possibilités qui s’offraient à moi. Je me disais que je finirais par travailler dans l’administration universitaire ou dans le domaine des arts à un titre quelconque. Les ressources pour s’informer étaient rares à l’époque, sur Internet comme dans mon établissement.
Quel a été votre premier emploi postdoctoral?
J’ai été adjointe administrative dans une maison d’opéra, pendant six semaines, puis chargée de cours en histoire de la musique.
Que faites-vous actuellement?
Je suis généraliste en ressources humaines, services organisationnels, ce qui n’est pas très parlant!
Je fais partie d’une équipe de quatre personnes au sein des Services des ressources humaines de la Bibliothèque du Parlement. Nous sommes chargés de répondre aux besoins d’apprentissage et de formation de l’organisation, et de mener à son échelle le déploiement des nouvelles initiatives en ressources humaines, qu’il s’agisse de programmes, de politiques ou de procédures.
Comment avez-vous décroché cet emploi?
Une fois diplômée, en 2014, j’ai utilisé tous les outils de recherche d’emploi et de développement professionnel gratuits ou pas chers que j’ai pu trouver. J’ai suivi les recommandations énoncées dans Titulaires de doctorat, de quelle couleur est votre parachute?; j’ai rencontré un conseiller en orientation du YMCA (gratuitement), et j’ai exploité toutes les ressources communautaires que j’ai pu dénicher en ligne. En 2016, j’ai visionné la conférence en ligne Beyond the Professoriate, qui m’a été très utile. Et j’ai pris part à 32 entrevues d’information. Je les ai comptées!
Pendant les trois ans et neuf mois qui se sont écoulés entre l’obtention de mon diplôme et le début de mon emploi actuel, j’ai parfois eu l’impression de tourner en rond, alternant emplois à temps partiel, bénévolat et recherche d’emploi à temps plein. J’ai occupé quelques postes rémunérés : chargée de cours à l’université et enseignante en éducation des adultes, coordonnatrice des communications à temps partiel pour une organisation à but non lucratif, rédactrice de propositions et de demandes de subventions. Je me suis aussi occupée bénévolement des communications de trois festivals de musique et d’une organisation de développement de la conscience communautaire.
En somme, me dis-je aujourd’hui, j’allais de l’avant, mais sans toujours savoir où.
Finalement, à l’automne 2017, grâce à une agence de placement, j’ai intégré l’équipe dont je fais aujourd’hui partie, pour une période de six semaines. L’expérience m’a plu, si bien que j’ai accepté l’offre de prolongement de six mois de mon contrat. Finalement, un poste à temps plein s’étant libéré à l’interne, mon supérieur m’a incitée à postuler, ce que j’ai fait. On m’a offert un contrat à temps plein en mai 2018, puis la permanence un an plus tard.
À quoi ressemblent vos tâches quotidiennes et hebdomadaires?
Au cours d’une journée type, je participe à une ou deux réunions, surtout avec mes collègues des ressources humaines, et parfois avec nos clients (qui sont tous « internes »). Il peut s’agir de réunions de routine visant, par exemple, à faire le point sur les projets, mais aussi de réunions de travail ou de réseautage, entre autres avec des collègues des ressources humaines de la Chambre des communes ou du Sénat. Le reste de la journée, je m’occupe des projets ou programmes dont je suis responsable. Ça m’amène par exemple à effectuer des recherches, à gérer des projets, à rédiger ou réviser des communications internes, ou encore à rédiger des propositions de changements aux politiques de ressources humaines. J’accomplis aussi des tâches administratives sans grand intérêt, mais plus mon rôle se précise, moins elles sont nombreuses, et tant mieux!
Qu’est-ce qui vous étonne le plus dans votre travail?
Je suis agréablement surprise de constater à quel point certains traits de mon caractère, qui ne m’étaient pas particulièrement utiles dans le milieu universitaire, le sont devenus pour mon emploi actuel. Par nature, j’aime travailler dans un esprit de collaboration. Ça m’aide à accomplir mes tâches quotidiennes. Tôt ou tard, j’ai besoin de l’avis, des conseils, de l’approbation, de l’aide ou des recommandations de mes collègues. Le fait d’œuvrer avec d’autres à l’atteinte d’un but commun me stimule, même si c’est parfois compliqué. À l’université, j’ai eu très peu d’occasions de travailler ainsi, en collaboration.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
J’adore avoir le sentiment d’aider à résoudre un problème, surtout en prenant du recul pour proposer un autre point de vue, une autre démarche. Je trouve ça très gratifiant. J’aime bien aussi quand mes talents de rédactrice sont considérés comme précieux et utiles.
Que changeriez-vous si vous le pouviez?
Ça fait presque deux ans que je travaille systématiquement du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Même si mon milieu de travail est très sain, que chacun est encouragé à s’y sentir lui-même, qu’aucun code vestimentaire strict n’est imposé et que le bien-être et l’équilibre entre travail et vie personnelle sont privilégiés, j’ai encore du mal à m’adapter à cet horaire, très routinier par rapport à celui des pigistes ou des universitaires.
Comment voyez-vous la suite de votre carrière?
Il y a deux mois, j’ai accédé à la permanence. Pour la première fois de ma vie, j’occupe un emploi à temps plein satisfaisant et bien rémunéré dans un milieu de travail sain, pour une organisation en laquelle je crois. Je souhaite maintenant apprendre à mieux faire mon travail, développer des aptitudes qui m’aideront à l’accomplir et que je n’ai pas eu l’occasion d’acquérir pendant mes études supérieures ou en tant que chargée de cours. Je souhaite avant tout parvenir à mieux communiquer, à mieux saisir la culture de l’organisation et la manière de procéder pour « concrétiser les choses » dans le respect de cette culture.
Quelles recommandations ou réflexions adresseriez-vous aux doctorants en transition?
Les activités de réseautage et les entretiens d’information auxquels j’ai pris part m’ont vraiment été utiles, même si ce n’était pas toujours directement ou de manière évidente. En réalité, j’ai eu du mal à joindre certaines des personnes que je tenais à rencontrer, voire échoué à décrocher un rendez-vous avec elles. J’ai donc fini par participer à des entrevues d’information avec des personnes que je ne jugeais pas incontournables… et je m’en félicite! Intelligentes, bienveillantes, accomplies et jamais avares de temps ou d’énergie, toutes m’ont été utiles, d’une manière ou d’une autre.
Si vous n’arrivez pas à obtenir un rendez-vous avec les personnes que vous souhaitez particulièrement rencontrer, profitez de toute autre aide disponible, du moins pour commencer. N’hésitez pas à rencontrer les personnes qui ont une expérience décente : elles pourront vous donner des conseils utiles dans un domaine particulier, ou des conseils généraux en matière de carrière.
N’hésitez pas non plus à prendre part à des entrevues d’information. Malgré le ton souvent amical et informel qui les caractérise, prenez-les au sérieux : habillez-vous correctement, arrivez en avance et bien préparés. Tout en comportant peu de risques, ces entrevues constituent une excellente préparation aux entrevues d’embauche qui vous attendent. Elles sont en effet l’occasion de vous exercer à discuter avec des inconnus et à parler de vous. Un précieux atout!
Postes vedettes
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
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