Petit guide de la demande de bourse parfaite (Partie 2)

Quelques conseils à garder en tête au moment de plonger dans la rédaction d’une demande de bourse.

29 juin 2022

Après avoir abordé l’importance de bien réfléchir à la vision d’ensemble au début du processus de demande de bourse, voici maintenant la deuxième partie de mon petit manuel de la demande de bourse parfaite. Je m’intéresserai maintenant à la rédaction du projet de recherche.

1. Suis scrupuleusement les instructions

Je sais, je sais. Ce conseil figurait déjà dans ma liste de choses à faire dans la première partie. Mais, je ne peux pas mettre assez d’accent sur ce point : SUIS À LA LETTRE LES INSTRUCTIONS.

Note bien non seulement le nombre de pages permises, mais surtout les autres petits détails qu’on a tendance à oublier sous le coup du stress de dernière minute. Y a-t-il une police obligatoire (Times New Roman ou Arial)? Une taille de caractère minimale (11 ou 12)? Idem pour les marges (1,87 ou 2 cm). Ce serait complètement stupide de faire tant d’efforts pour que, finalement, ton dossier ne soit même pas évalué à cause de marges non réglementaires! N’essaie pas de berner les membres du comité d’évaluation. Ils ont l’œil.

En lisant les instructions du concours, tu devrais aussi avoir trouvé une liste de points à aborder, liste qui change relativement peu selon les programmes : revue de littérature, méthodologie, approche théorique, échéancier, etc.

Prends bonne note de cette liste et dès l’ouverture de ton premier document Word, fais-en tes titres de section… et ce, en conservant LE MÊME ORDRE qu’indiqué dans les consignes. En effet, autant que faire se peut, ne change pas l’ordre des parties. Ne les combine pas non plus (pour camoufler par exemple une partie qui te semblerait plus courte ou faible).

Plus les informations données dans ta demande suivent le modèle, plus les évaluateurs seront en mesure de les trouver facilement et meilleure pourra être ta note.

2. Sois concis

N’oublie jamais de rester concis. Une demande de bourse n’est ni un article ni un chapitre de thèse.

Même s’ils demandent une revue de littérature, ce n’est pas le moment de déblatérer pendant deux pages (sur quatre) sur l’ensemble des chercheurs qui ont écrit sur ton sujet. Non, ça ne donnera pas l’impression que tu as fait tes devoirs mieux que les autres ou que tu connais déjà bien ton sujet.

Idem pour la méthodologie ou la présentation de l’approche théorique. Ce n’est pas non plus le moment de donner un cours aux évaluateurs sur le postmodernisme de Foucault ou l’approche expérimentale.

Fie-toi, par exemple, à la pondération des critères d’évaluation pour bien équilibrer les différentes parties de ton texte. Concentre-toi sur l’essentiel… et, dans le cas des demandes de bourse, l’accent devrait être mis le plus possible sur TON PROJET.

3. Mets en valeur tes actions

Tu ne devrais jamais écrire une demande de bourse de la même manière que tu écrirais un article, par exemple. Puisque leurs fonctions sont différentes, leurs rédactions le sont tout autant.

L’accent d’un article est très souvent mis sur la recherche plutôt que sur le chercheur. Ce devrait être le contraire dans une demande de bourse ou de subvention. En effet, pour évaluer la faisabilité de ton projet, les évaluateurs ont besoin de savoir CE QUE TU FERAS. N’aie pas peur d’employer le « je ».

Évite le plus possible la forme passive :

Une analyse quantitative sera réalisée… => Je procéderai à une analyse quantitative rigoureuse de…

Sans que ce soit la forme passive, évite également les formulations désincarnées où la recherche semble se faire toute seule :

Ce projet mettra en lumière les conséquences de…=> Par ce projet, je serai à même de mieux mettre en lumière les conséquences de…

Pour encore mieux mettre en valeur tes actions, tu peux enfin expliciter certaines des décisions qui ont mené à la conception de ton projet :

Ce projet est divisé en deux volets…=> Pour mieux maximiser les retombées de ce projet, j’ai décidé d’aborder mon sujet selon deux perspectives

ou => Pour m’assurer que ce projet soit réalisable dans le temps imparti, j’ai fait le choix, après un examen préalable rigoureux, de restreindre mon étude à ces deux thématiques… 

  1. Mets du « humff »… (mais pas trop quand même)

Mettre en valeur tes actions et ton travail, ce n’est pas simplement écrire au « je ». C’est aussi et surtout d’être capable d’insuffler du « humff » dans ta demande.

Qu’est-ce que le « humff »?

C’est une sorte de méthode subliminale, version demande de bourse.

C’est l’art de dire subtilement que ta demande est sérieuse et excellente… pour que les jugent n’aient pas besoin de trop réfléchir pour penser qu’elle l’est.

Ça passe beaucoup par l’ajout d’adjectifs et d’adverbes. Tu ne feras pas une analyse, mais une analyse exhaustive; pas un examen, mais un examen rigoureux; tu ne feras pas simplement travailler à la recherche de solutions, tu travailleras avec efficacité et diligence à la recherche de solutions prometteuses, etc.

Sors ton dictionnaire des synonymes et mets du « humff »… mais pas trop quand même!

Évite surtout les trop gros superlatifs. À la maîtrise, il y a peu de chance que ton approche soit révolutionnaire! Fais attention aux qualificatifs d’inédit ou de novateur… ce genre de termes peut être davantage employé par un futur postdoctorant qu’une personne fraîchement émoulue du baccalauréat.

Sur ce, ne tarde pas trop à te mettre à la rédaction!

Et surtout, bonne chance!

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