Présentez efficacement vos travaux de recherche en ligne
Avoir du contenu attrayant reste essentiel, mais une attention particulière devrait aussi être accordée à votre voix et aux éléments visuels de votre exposé.
Imaginez que vous entrez dans un auditorium pour une conférence et que, dans la salle, ne trônent pas un, mais deux écrans. Sur celui de droite, le plus petit, figure une photo du conférencier, alors que sur celui de gauche, de bonne taille, se trouve une magnifique illustration scientifique surmontée d’un titre. Alors, où votre attention va-t-elle se porter et se focaliser?
Cette réalité, c’est celle que nous rencontrons aujourd’hui en ligne. Pour des présentations virtuelles plus efficaces, il est donc essentiel de bien saisir les différences avec l’exposé en personne. D’ailleurs, tous les étudiants aux cycles supérieurs se doivent de maîtriser ces deux modes de présentation.
Qu’est-ce qui ne change pas?
D’abord, le contenu obéit aux mêmes principes, surtout qu’en contexte de présentation virtuelle, il est crucial de bien les mettre en pratique. Étant donné que le présentateur ne voit pas son auditoire ou les réactions de celui-ci, il est impossible pour l’orateur de prendre conscience de ses erreurs pour se corriger ou d’identifier quand son auditoire s’éparpille. C’est pourquoi le fil conducteur de votre contenu est plus important que jamais. Voici trois concepts à garder à l’esprit.
Expliquez le pourquoi à votre auditoire pour l’inciter à vous écouter. Commencez par évoquer l’écart des savoirs ou le sujet de votre recherche, avant de demander trois ou quatre fois : « Et alors? ». Ainsi, une hypothèse de recherche évasive deviendra plus concrète : vous ne direz plus « produire un revêtement plus homogène », mais « recharger une voiture en moins de temps qu’un plein d’essence ». Alors que la première formule laisse le public supposer de l’importance de vos travaux, la seconde le motive à apprendre. Pour en savoir plus, visionnez la conférence TED de Simon Sinek.
Réduisez votre contenu. Trois, c’est le chiffre d’or. En effet, on parvient en général à assimiler et à retenir trois choses facilement. Pour les conférences plus longues, misez aussi sur le trois : trois idées principales, trois parties, trois points par partie, etc. Entre les parties, n’oubliez pas de résumer les points précédents et d’annoncer les suivants. Enfin, gardez l’intérêt du public et n’allez qu’exceptionnellement au-delà de trois : c’est souvent inutile.
Utilisez des modèles éprouvés. Il est judicieux de démarrer par un élément concret et familier, de préférence sous forme d’histoire. Puis, utilisez-le pour passer à une conception plus générale. Dès lors, adoptez toujours le schéma inverse : allez du général vers le particulier, en entrant de plus en plus dans les détails méconnus et complexes. Enfin, revenez à votre point de départ pour terminer là où vous avez commencé. Ce modèle s’inspire d’un sablier. D’autres fonctionnent également, mais veillez à ce que le flux reste simple et logique.
Qu’est-ce qui change?
En mode virtuel, votre exposé passe en deux dimensions et devient beaucoup plus statique. Vos diapositives gagnent en luminosité et en résolution, et captent l’essentiel des regards de l’auditoire, néanmoins plus enclin à une escapade sur un autre écran. Votre voix prend le pas sur votre langage corporel. Voici trois conseils pour réussir votre transition virtuelle :
1. Revoyez votre mise en place
Avant une conférence, on se rendait généralement dans une salle de classe ou un auditorium. Aujourd’hui, beaucoup présentent leur exposé assis derrière leur bureau, sans réelle mise en place. Ces trois changements devraient vous permettre d’y remédier.
- Instaurez une routine préparatoire. Vous avez besoin d’un temps de transition pour vous échauffer et vous préparer. Laissez-vous 15 minutes avant votre exposé, et voyez quelle technique fonctionne pour vous.
- Ne parlez pas assis derrière votre bureau. Levez-vous et, si possible, changez d’endroit. Si vous ne pouvez pas, faites votre présentation debout. Placez la caméra à la hauteur de vos yeux en installant votre ordinateur portable sur une pile de livres solide, un banc ou une chaise, peu importe en autant que le moyen choisi soit à son tour posé sur votre bureau. En restant debout, vous vous plongerez dans la dynamique de l’oral, et non de l’écrit.
- Trouvez un micro filaire de bonne qualité. Celui de votre cellulaire pourrait convenir, mais faites d’abord un essai avec un ami. Comme votre voix joue un rôle capital, le son de votre micro doit être net.
Pour en savoir plus sur l’impact que peut avoir la mise en place dans le combat contre la « fatigue Zoom », lisez ce texte récent.
2. Renforcez votre dynamisme vocal
Votre voix devient le principal marqueur de votre dynamisme. Alors, utilisez-la! En changeant d’attitude, vous jouerez également sur la hauteur, la tonalité et le volume de votre voix, et élargirez ainsi votre palette sonore. Mais ce changement doit être sincère et refléter fidèlement les sentiments que vous inspire chaque sujet que vous abordez. S’agit-il de tristesse, de colère ou de curiosité? Avez-vous adopté une méthodologie simple ou complexe? Vos résultats étaient-ils attendus ou vous ont-ils surpris? En vous autorisant à ressentir des émotions, vous aurez une présence et un dynamisme vocal qui tiendront votre public en haleine. Comme votre voix suit votre langage corporel, l’effet sera encore renforcé en restant debout. Michael Grinder explique bien cette relation au deuxième étage de sa « maison de la communication ».
3. Mettez le paquet sur vos diapositives
Les diapositives jouent un rôle plus central et suivent un objectif différent. Ces trois éléments devraient être pris en considération.
- Utilisez des photographies haute résolution pour susciter l’émotion et stimuler la mémoire. Dans PowerPoint, vous trouverez des images libres de droits ainsi que des icônes, des personnages à incruster et des illustrations (« Insertion », « Images », « Images stockées »). Prenez également des photos dans votre laboratoire avec votre téléphone pour un effet percutant.
- Recourez à des illustrations bien conçues (préférablement animées) qui faciliteront la compréhension du public et vous feront aussi gagner du temps. Pour les éléments généraux, recherchez des infographies professionnelles et citez vos sources. Sinon, créez votre contenu, en utilisant par exemple Canva.
- Animez vos diapositives. Pour un flux visuel dynamique, faites appel à l’animation, au morphage et à l’annotation en direct. L’objectif est de créer des diapositives qui évoluent et s’étoffent à mesure que vous parlez. Si vous êtes habile, cette dynamique facilitera la compréhension de votre auditoire, qui délaissera son téléphone de peur de manquer quelque chose.
Remarquez qu’il n’est pas question ici de multiplier les diapositives ou le texte! Il s’agit simplement d’avoir un contenu dynamique et bien conçu.
Apprenez les techniques et exercez-vous
Comme tout le monde, j’ai hâte de recommencer les exposés en personne. Mais les présentations virtuelles, qui offrent davantage de souplesse et touchent un auditoire plus large, continueront d’être utilisées. Comprenez les différences entre ces modes de présentation, trouvez des occasions de vous exercer et maîtrisez les deux.
Postes vedettes
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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