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20% : le balado qui met en lumière les femmes en STIM

Les créatrices du projet rêvent du jour où les femmes occuperont une plus grande place en science et en techno et où leur balado pourra être rebaptisé 50%.

par ANDRÉANNE APABLAZA | 21 AVRIL 20

Animé par la journaliste scientifique Carine Monat et coproduit par Québec Science et l’Acfas, le balado 20% en est à sa deuxième saison et plus de 30 épisodes. Après 20 000 téléchargements de la première saison, le constat s’est fait rapidement : on doit continuer de parler de la place des femmes en STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). Chaque épisode permet de découvrir une scientifique au parcours inspirant dans un entretien où elle partage ses réussites, ses échecs, ses ambitions et ses doutes.

L’équipe a reçu des commentaires de femmes encouragées, et motivées qui, désormais, ne se sentent plus seules en science. « Ça m’a spécialement touchée parce que c’est vrai qu’on a tendance à penser qu’on est toute seule quand on veut continuer », explique la journaliste, qui a complété un doctorat en neurobiologie à l’Université de Montréal avant de se tourner vers le journalisme. « Parce que la norme, ce sont vraiment des femmes qui arrêtent parce que le système ne leur souhaite pas vraiment la bienvenue. »

Au fil des années de son doctorat, elle remarque que les femmes quittaient les programmes de sciences alors qu’elles avaient atteint le doctorat, le post doctorat, « alors qu’elles étaient brillantes comme les hommes ». « Eux ne se posaient pas du tout les mêmes questions sur les enjeux de famille, et je me suis dit : il y a un truc qui cloche », ajoute Mme Monat.

Parallèlement, la rédactrice en chef de Québec Science Marie Lambert-Chan fait un constant semblable en 2018 en compilant les données du concours annuel du magazine sur les découvertes marquantes de l’année. Elle découvre qu’au cours des 25 dernières années, les femmes ne représentaient que 18 pour cent des récipiendaires des meilleures découvertes. Mme Lambert-Chan a publié un éditorial qui a interpellé Mme Monat et une seconde journaliste, Chloé Frelson.

« Rapidement, l’idée d’un balado s’est imposée », se remémore la rédactrice en chef. Les deux journalistes et elle ont créé 20%. « L’objectif était simplement de le faire, que les gens en parlent. Et qu’il y ait cette reconnaissance du travail des femmes qui sont brillantes, passionnées, courageuses, et qu’on n’a pas suffisamment l’occasion d’entendre. De faire en sorte que d’autres femmes se sentent autorisées à embrasser ce genre de carrière, qu’elles pensent que c’est possible, avec une famille que c’est possible de le faire, dans des domaines qu’on croyait être des bastions masculins. »

Pour Mme Monat, qui a elle-même un parcours en science, 20% avait aussi l’objectif de montrer qu’il est possible d’être une scientifique et de s’épanouir dans sa profession. « Démontrer que c’est possible d’être une femme en science, de voir les solutions pour non seulement être plus nombreuses, mais aussi pour se sentir bien si on choisit de continuer. Ce n’est pas tout d’augmenter les quotas, il s’agit aussi de se sentir bien. »

L’Acfas a rapidement embarqué dans le projet à titre de coproducteur, et ont suivi la Commission canadienne pour l’UNESCO et l’Oréal Canada à titre de collaborateurs.

Vers 50% ?

Interrogées sur la composante féministe du balado, la rédactrice en chef de Québec Science tient à préciser sa pensée : « Dans le sens d’une société égalitaire, oui. C’est d’atteindre une société qui est plus égalitaire où les femmes ont la place qui leur reviennent. » Elle ajoute que les femmes interviewées souhaitent une parité, un partage des tâches et voir des mesures mises en place pour abattre certaines barrières systématiques qui seraient également à l’avantage des hommes.

« On aimerait qu’un jour le balado s’appelle ²50 %² », résume Mme Lambert-Chan.

Même réflexion du côté de la journaliste Carine Monat. « L’idée n’est pas de rejeter la faute sur les hommes, c’est de voir comment ensemble on peut arriver à des solutions pour que tout le monde soit gagnant. »

Deuxième saison

Tout comme la première, la deuxième saison de 20% a été lancée lors de la Journée internationale des femmes et des filles de science et avec un nouveau bailleur de fonds principal : le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec. Les épisodes de ce cette année font davantage le portrait de femmes entrepreneures. « Parce que la science ça se passe entre les murs des universités, entre les murs des collèges, mais ça se passe aussi du côté privé », note la rédactrice en chef.

Autre nouveauté, les épisodes sont maintenant raccourcis à 15 minutes – la durée idéale des entretiens selon l’équipe – pour tenter de maximiser l’écoute. Les femmes des régions sont également mieux représentées dans cette seconde saison.

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