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La conseillère scientifique en chef du Canada prêtera l’oreille aux jeunes 

Plus de 1 100 Canadiens ont soumis leur candidature pour faire partie du premier Conseil de la jeunesse de Mona Nemer.  

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 04 JUILLET 19

La conseillère scientifique en chef du Canada, Mona Nemer, comptera bientôt sur un Conseil de la jeunesse, composé de jeunes de 18 à 30 ans de tous les horizons, pas seulement des étudiants ou de jeunes chercheurs. Plus de 1 100 Canadiens ont manifesté leur envie de siéger sur ce comité qui comptera une vingtaine de membres. 

« Nous cherchons des candidats capables d’avoir une vision large des enjeux scientifiques et sociaux, résume Mme Nemer. Nous sélectionnerons des jeunes d’âge et de parcours différents, mais partageant un réel intérêt à s’engager dans une réflexion sur les liens entre la science et la société. »  

Des jeunes dans la gouvernance 

Mme Nemer juge fondateur pour sa carrière son passage au conseil d’administration du Conseil de recherches médicales (l’ancêtre des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)) alors qu’elle venait à peine d’avoir 40 ans. « J’y ai compris comment fonctionne le système de la recherche et l’élaboration des politiques publiques et je crois avoir eu l’occasion d’apporter une contribution intéressante comme jeune chercheuse », soutient-elle. 

Pour elle, il est donc crucial que les jeunes soient engagés dans la gouvernance de la recherche et de la science. D’autant plus qu’ils seront les plus affectés par les décisions qui se prennent aujourd’hui et construisent le monde de demain. Le Conseil de la jeunesse émettra des recommandations sur les idées et positions de la conseillère scientifique en chef, par exemple sur le développement de la culture scientifique chez les jeunes. Il aura aussi une certaine latitude pour identifier des enjeux pressants et inviter la scientifique à y réfléchir.  

L’expérience québécoise 

Le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, compte depuis 2013 sur l’appui du Comité intersectoriel étudiant. Le jeune bioéthicien Jean-Christophe Bélisle-Pipon en assume la présidence par intérim. 

« Le Comité intersectoriel a comme mandat de contribuer à l’excellence de la relève en recherche, à son rayonnement international et à l’amélioration de son accès au financement de la recherche », explique-t-il. L’un de ses premiers mandats a porté sur l’augmentation des montants des bourses des organismes subventionnaires québécois et sur l’harmonisation de certaines de leurs modalités, comme les congés parentaux.  

Le Comité a vu son autonomie augmenter au fil des ans et peut désormais établir son propre plan d’action. Il travaille notamment cette année sur la recherche au collégial, le statut et les conditions de vie des stagiaires postdoctoraux et la transmission des connaissances issues des recherches de la relève. 

M. Bélisle-Pipon se réjouit de l’arrivée d’un Conseil de la jeunesse au fédéral. Il souhaiterait aussi voir les organismes subventionnaires fédéraux réserver un poste sur leur conseil d’administration (CA) à un membre de la relève, comme c’est le cas au Québec. Récemment, les IRSC ont pour la première fois nommé une chercheuse de la relève (Brianne Kent) au sein de leur CA.  

Une occasion d’apprendre 

mi Quirion aussi voit le futur Conseil de la jeunesse comme une belle initiative. « La contribution de notre comité étudiant a dépassé mes attentes, note-t-il. Il travaille avec beaucoup de rigueur et ses travaux donnent des résultats, comme on l’a vu dans le dossier de l’augmentation des montants des bourses des organismes subventionnaires. »  

Pour l’instant, le plus grand défi de Mme Nemer sera de départager des centaines de candidatures intéressantes. M. Quirion la prévient qu’elle en vivra d’autres. Le taux de roulement sur un comité jeunesse est assez important, d’autant plus lorsqu’il y a une limite d’âge. Ce n’est pas le cas au Québec, puisque le comité est axé sur le statut d’étudiant et non sur l’âge. M. Quirion aimerait aussi que les universités ou laboratoires d’accueil reconnaissent davantage ce type d’engagement, présentement jugé comme secondaire par rapport à la rédaction de la thèse ou du mémoire. 

« Les jeunes font sur ces comités des apprentissages qui leur serviront tout au long de leur carrière, en plus de contribuer concrètement à l’amélioration du système de recherche au pays », conclut-il.  

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