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Les Prix du Canada saluent l’excellence de l’édition savante en sciences humaines

Un aperçu des lauréats et des finalistes des Prix du Canada 2018 présentés par la Fédération des sciences humaines.

par PASCALE CASTONGUAY | 09 AVRIL 18

Alex Gagnon et E.A. Heaman ont remporté les honneurs des Prix du Canada en sciences humaines et sociales. Ils sont respectivement auteurs des livres La communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe-XXe siècle) et Tax, Order, and Good Government: A New Political History of Canada, 1867-1917. Décernés chaque année par la Fédération des sciences humaines, les Prix du Canada récompensent deux livres savants, l’un en français, l’autre en anglais, qui apportent une contribution exceptionnelle à la recherche, qui sont rédigés de façon intéressante et qui enrichissent la vie sociale, culturelle et intellectuelle du Canada. Les 10 finalistes ont préalablement reçu du financement du Prix d’auteurs de l’édition savante (PAES), un programme géré par la Fédération. Les deux lauréats seront honorés lors d’une cérémonie qui aura lieu dans le cadre du Congrès 2018 des sciences humaines qui se tiendra du 26 mai au 1er juin à Regina. Voici de courts résumés des œuvres finalistes dans le volet francophone. Pour en savoir plus sur les finalistes du volet anglophone, cliquez ici.

La communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe – XXe siècle) (Presses de l’Université de Montréal, 500 pages)

 

Par Alex Gagnon, docteur en littératures de langue française de l’Université de Montréal et chercheur postdoctoral à l’Université du Québec à Montréal.

Toute société a ses crimes et criminels légendaires. Le Québec du XIXe et XXe siècle a notamment été habité par les légendes de personnages comme « la Corriveau », le « docteur l’Indienne » et les « brigands du Cap-Route ». C’est l’histoire culturelle de ces figures marquantes, aujourd’hui méconnues mais longtemps obsédantes, que raconte ce livre. Aller à la rencontre de cette communauté du dehors, c’est aussi éclairer et questionner la dynamique fondatrice de nos sociétés, qui produisent de la cohésion sociale en construisant des figures de l’ennemi et de la menace.

Le jury ne tarit pas d’éloges à l’égard de cet ouvrage. « Magnifiquement écrit, rigoureux, pertinent pour notre âge des media, La communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe-XXe siècle) se lit comme un roman, une histoire qui entraîne son lecteur vers l'histoire de nos sociétés, de la manière dont notre société écrit son histoire et, surtout, des histoires que nous nous racontons. »

Se dire arabe au Canada. Un siècle d’histoire migratoire (Presses de l’Université de Montréal, 282 pages)

 

Par Houda Asal, titulaire d’un doctorat d’histoire de l’École des hautes études en sciences sociales et chercheuse postdoctorale à l’Université McGill.

Si les « Arabes » sont aujourd’hui l’objet d’une grande attention, aussi bien des médias, des États que des recherches sociologiques, leur histoire reste cependant peu connue. Des origines de leur migration à la fin des années 1970, ce livre fait renaître la voix de ceux qui ont choisi de se faire entendre, de s’organiser et d’exister collectivement sur la scène publique canadienne. Quelles sont les institutions que ces migrants et leurs descendants ont créées et comment ont-ils exprimé leur identité et organisé leur vie religieuse, sociale et politique? C’est ce que révèle cet ouvrage admirablement documenté.

Temps et culture. Fernand Dumont et la philosophie de l’histoire (Presses de l’Université Laval, 270 pages)

 

Par Julien Goyette, professeur au Département des lettres et humanités de l’Université du Québec à Rimouski. 

 

Si on considère la philosophie de l’histoire comme une explication du sort des sociétés actuelles, une tentative incertaine visant à dégager une intelligibilité globale du devenir, alors il est possible que l’œuvre du sociologue québécois Fernand Dumont (1927-1997) en réunisse tous les traits. En examinant le rôle de l’histoire et de la mémoire dans la pensée de Dumont, en plaçant les réflexions de ce dernier sous le signe de la philosophie de l’histoire, ce livre permet de refaire l’unité d’une œuvre qui non seulement invite à parcourir sans cesse le chemin reliant la Cité du savoir à la Cité politique, mais continue de nous interpeler par son « inactualité », son esthétisme et sa puissance d’interrogation.

Les littératures franco-canadiennes à l’épreuve du temps (Les Presses de l’Université d’Ottawa, 318 pages)

 

Sous la direction de Lucie Hotte (professeure titulaire au Département de français de l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures et les littératures francophones du Canada) et François Paré (professeur titulaire au Département d’études françaises de l’Université de Waterloo).

Lucie Hotte et François Paré ont réuni des études qui témoignent du dynamisme de l’activité littéraire franco-canadienne marquée par l’histoire, mais aussi représentative de l’image que chacune des collectivités se fait d’elle-même et de son avenir. Les œuvres analysées illustrent une recherche esthétique d’une grande originalité, menée par les écrivains franco-canadiens dans des conditions souvent difficiles sur le plan des institutions littéraires et des moyens de publication ou de diffusion. En somme, il s’agit là de la première synthèse de l’évolution de l’ensemble des littératures franco-canadiennes sur la longue durée.

De l’impuissance à l’autonomie. Évolution culturelle et enjeux identitaires des minorités canadiannes-françaises (Prise de parole, 356 pages)

 

Par Laurent Poliquin, essayiste, professeur et membre du Centre for Research in Young People’s Texts and Cultures de l’Université de Winnipeg et du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa.

De l’impuissance à l’autonomie creuse en amont la dislocation du Canada français qui s’est réalisée dans les années 1960. L’ouvrage remet en question l’idée, très répandue, selon laquelle l’essor de l’identité québécoise aurait entraîné à lui seul l’éclatement du Canada français et impulsé le changement d’identité des minorités francophones du pays. Il démontre, au contraire, que la rupture s’est consommée au terme de discontinuités, et ce, au cours des décennies qui précèdent. Cette œuvre permet de rendre compte des glissements identitaires à mesure qu’ils s’opèrent; il met en évidence l’autonomisation graduelle des minorités canadiennes-françaises.

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  1. Ariane / 12 avril 2018 à 08:21

    Je trouve dommage que les versions française et anglaise de cet article présentent seulement les finalistes du prix dans la langue du texte. L’occasion aurait pourtant été bonne de faire connaître les recherches qui se font dans l’autre langue.