Un laboratoire vivant sur et pour la santé mentale
Au Laboratoire Dataviz de l’Université du Québec à Chicoutimi, une installation recueille et communique des données sur l’état de la santé mentale de la communauté universitaire.
Dans le hall d’entrée de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), une installation artistique sous le thème du voyage incite les étudiants à se poser un moment. Invitée à proposer un scénario par le Laboratoire Dataviz de l’UQAC, un espace d’échange et de dialogue inauguré en 2019, Christiane Bergeron-Leclerc, professeure à l’Unité d’enseignement en travail social, n’a pas hésité. La chercheuse y a vu une occasion en or pour communiquer des résultats de recherche, sensibiliser la communauté universitaire aux enjeux de santé mentale et continuer à récolter des données. Le scénario a été confectionné en collaboration avec les artistes de LUM design et sera en place au moins jusqu’à la fin du trimestre d’hiver.
Une santé mentale fragilisée
Responsable du Laboratoire vivant sur la santé mentale en milieu universitaire, Mme Bergeron-Leclerc dirige depuis deux ans l’étude Impact COVID-19, qui se penche sur les conséquences de la pandémie sur la santé des populations universitaires. L’installation de visualisation des données s’insère donc dans ces projets.
« On constate [avec l’étude Impact COVID-19] que les étudiants comme les employés de l’Université se disent plus anxieux. Mais les étudiants étaient déjà davantage fragilisés », note Mme Bergeron-Leclerc. Avant la pandémie, environ la moitié des étudiants vivaient de l’anxiété; un an après, c’était presque les trois quarts. Chez les membres du personnel et du corps professoral, on observe la même tendance ascendante, mais comme un moins grand nombre vivaient de l’anxiété en 2020 (entre 30 et 40 %), ce n’est « que » la moitié qui se disaient anxieux en avril 2021. Malgré tout, certains effets positifs, tel que le resserrement des liens sociaux et une diminution du nombre de personnes concernées par le stress post-traumatique, ont été observés, nuance la chercheuse.
Des stratégies pour aider
Depuis le 16 février, l’installation diffuse à la fois les résultats de l’étude Impact COVID-19 et permet de récolter des données en lien avec les solutions à mettre en place. « On ne veut pas juste décrire pour décrire, on veut imaginer des actions de soutien pour améliorer la santé mentale », explique Mme Bergeron-Leclerc.
En déchirant des petits bouts de papier au mur, les étudiants choisissent par exemple des stratégies qui leur font du bien. Après deux semaines, la professeure notait une tendance : passer du temps avec des gens, avoir de bonnes habitudes de vie et s’offrir des petits plaisirs étaient parmi les plus populaires. Des groupes de discussion sont par ailleurs menés, et des étudiants en travail social et en éducation font de l’animation sur place, invitant les étudiants à discuter, et les guidant vers les ressources appropriées lorsque nécessaire. Les données seront ultimement communiquées aux hautes instances universitaires, aux associations étudiantes, aux syndicats et aux services aux étudiants.
Devant la réponse positive à l’installation, la chercheuse songe à concevoir un deuxième scénario. Parce que même après la pandémie, la chercheuse souhaite que cette nouvelle visibilité des enjeux de santé mentale se poursuive. « C’est toujours un défi de communiquer des résultats de recherche aux participants : ce format est attractif, ludique et facile d’accès. C’est une première action d’une longue série en lien avec la santé mentale dans nos murs et à l’échelle provinciale. »
Postes vedettes
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Doyen(ne), Faculté de médecine et des sciences de la santéUniversité de Sherbrooke
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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