L’envers du bénévolat touristique
Le bénévolat dans les pays en développement séduit de plus en plus d’étudiants universitaires. Des voix se font toutefois entendre pour le rendre conforme à l’éthique et utile, pour les étudiants comme pour leurs hôtes.
Avant même l’achat de son billet d’avion, Carmon Co a pu avoir une idée de ce que lui réserverait le périple palpitant qu’elle avait commencé à organiser à l’automne. Avec deux autres étudiants de deuxième année en médecine vétérinaire de l’Université de Guelph, elle avait précédemment demandé par courriel à un vétérinaire du Queen Elizabeth National Park, en Ouganda, si elle et ses collègues pourraient venir travailler à ses côtés comme bénévoles au printemps.
« Pour ce vétérinaire, l’accès au courriel n’est pas simple, raconte Mme Co. Il nous a finalement répondu qu’il était dans la jungle avec un lion et nous reviendrait dès que possible. » Cela n’a fait qu’amplifier la détermination de Mme Co de partir là-bas pour faire le même travail que ce vétérinaire.
Mme Co, 27 ans, copréside Global Vets, un programme géré par des étudiants et créé il y a 20 ans à l’Ontario Veterinary College (OVC) de l’Université de Guelph. Ce programme recueille et gère des fonds pour aider les étudiants de l’OVC à se rendre pendant quatre à huit semaines, au printemps et à l’été qui suivent leur deuxième année, dans des pays en développement comme bénévoles auprès de services de santé animale. Une fois de retour, les étudiants sélectionnent et encadrent les bénévoles de la promotion suivante, sous la supervision d’un conseiller pédagogique.
L’autre coprésidente de Global Vets, Manali Desai, 25 ans, précise que ce programme permet aux participants de faire profiter les autres du savoir qu’ils ont acquis. Elle souhaite personnellement partir comme bénévole en Thaïlande, au Laos et au Cambodge, pour soigner de petits animaux exotiques. Elle y voit là une « chance unique » de progresser professionnellement et de mieux connaître le monde.
« C’est une véritable vague. De plus en plus d’étudiants souhaitent acquérir une expérience internationale »
Quelque 37 étudiants en médecine vétérinaire se sont inscrits cette année à Global Vets, soit 18 de plus qu’en 2016 : un record, qui confirme la tendance décelée par les observateurs du secteur bénévole. « C’est une véritable vague. De plus en plus d’étudiants souhaitent acquérir une expérience internationale », souligne Rebecca Tiessen, professeure agrégée de développement international et d’études mondiales à l’Université d’Ottawa, qui a beaucoup écrit sur le bénévolat étudiant à l’étranger.
C’est là une bonne nouvelle pour les universités canadiennes, dont la plupart souhaitent justement qu’un nombre croissant d’étudiants puissent acquérir une expérience internationale. Selon une enquête réalisée par Universités Canada, en 2013, environ trois pour cent des étudiants à temps plein au premier cycle, soit 25 000, ont pu vivre des expériences à l’étranger dans le cadre de leurs études.
Combien l’ont fait comme bénévoles? Difficile à dire, car le suivi des expériences à l’étranger présente des lacunes, et la terminologie employée pour les décrire est inconstante. Les programmes à cours crédités ou non qui amènent les étudiants à travailler avec des collectivités étrangères ou à leur offrir des services sont en effet alternativement qualifiés de programmes d’apprentissage par le service à l’étranger, de pauses dans les études, de programmes d’apprentissage par l’expérience à l’étranger, de stages internationaux ou encore de programmes de bénévolat à l’étranger.
Si la plupart des universités proposent de tels programmes, ceux-ci remportent toutefois moins de succès que les programmes d’études à l’étranger, selon l’enquête d’Universités Canada. Par ailleurs, bien que le bénévolat à l’étranger reste modeste, beaucoup d’observateurs estiment qu’il ne faut l’étendre qu’avec prudence en raison des risques qu’il pose pour les collectivités d’accueil et du tort qu’il peut leur faire.
« Il n’y avait aucun encadrement, aucune obligation de rendre des comptes »
Ce dont Kate Grantham a été témoin comme bénévole à l’étranger l’a tellement bouleversée qu’elle a fait des stratégies d’internationalisation des universités l’axe principal de son travail universitaire. Aujourd’hui chercheuse postdoctorale à l’Université d’Ottawa, Mme Grantham a été bénévole en Tanzanie en 2009 au sein d’un organisme d’aide juridique pour les femmes, dans le cadre de sa maîtrise en études féminines. Elle avait réservé son vol par l’intermédiaire d’une entreprise privée spécialisée dans le bénévolat à l’étranger, et n’avait reçu ni formation préparatoire ni soutien en prévision de son séjour de six semaines.
Elle raconte avoir vu de jeunes bénévoles, dont beaucoup en année sabbatique, faire la fête à tel point qu’ils étaient incapables d’assumer leur mission le lendemain. L’une de ses compagnes de chambre a été agressée sexuellement, et d’autres dépouillées sous la menace. Mme Grantham a également vu des bénévoles distribuer des bonbons à des enfants qui se les sont ensuite violemment disputés en pleine rue.
« Il n’y avait aucun encadrement, aucune obligation de rendre des comptes, déplore-t-elle, tout en présumant que la plupart de ses collègues bénévoles sont rentrés au Canada convaincus d’avoir fait quelque chose de bien. En prime, aucun d’eux ne disposait des outils pour se livrer à une évaluation critique de son expérience… » Mme Grantham a depuis publié, avec Mme Tiessen, une série d’articles pour Universités Canada sur la mobilité étudiante Nord-Sud.
Selon certains observateurs, l’accent mis au secondaire sur l’importance de redonner à la collectivité et de contribuer à la justice sociale au Canada et ailleurs peut inciter les élèves à souhaiter, plus tard, devenir bénévoles à l’étranger. D’après Rebecca Klaassen, étudiante au premier cycle en développement international et en internationalisation à l’Université d’Ottawa, pratiquement tous les étudiants qui se sont inscrits à ce programme l’ont fait à la suite d’un séjour à l’étranger comme bénévole.
Ayant elle-même effectué cinq séjours de ce type, Mme Klaassen pense, comme Mme Grantham, que dépêcher des étudiants à l’étranger sans les outils nécessaires à la compréhension d’une autre culture et de son contexte ne peut qu’empirer les choses. En effet, malgré leur capacité d’empathie, les étudiants universitaires peuvent faire beaucoup de tort s’ils ne sont pas conscients de leur pouvoir et de leurs privilèges par rapport à la collectivité d’accueil, s’ils ignorent ses attentes et ses normes culturelles, et s’ils pensent être là pour aider une collectivité qui, sans eux, serait totalement démunie.
« Les étudiants universitaires sont formidables, mais beaucoup savent à peine tondre le gazon et sortir les poubelles »
Beaucoup d’étudiants n’ont même pas les compétences nécessaires pour faire de leur séjour à l’étranger une semi-réussite. « Les étudiants universitaires sont formidables, mais beaucoup savent à peine tondre le gazon et sortir les poubelles, déplore Lynne Mitchell, directrice et agente de liaison internationale du Centre for International Programs de l’Université de Guelph. C’est irréaliste de penser qu’ils puissent se rendre à l’étranger dans un village dont ils ne parlent pas la langue et résoudre tous ses problèmes. »
L’absence des connaissances requises peut avoir des effets particulièrement dévastateurs en matière de bénévolat axé sur les soins de santé. Dans un article paru en 2012, Robert Huish, professeur agrégé de développement international à l’Université Dalhousie, a raconté le cas d’un étudiant en médecine canadien, bénévole dans un hôpital d’Afrique de l’Est surpeuplé. On lui avait demandé d’installer une perfusion saline pour un patient gravement déshydraté. N’ayant jamais appris à insérer une aiguille dans une veine resserrée, l’étudiant a dû appeler à l’aide une infirmière déjà débordée, occupée avec un autre patient.
Pour éviter ce type de problèmes, certaines universités revoient leurs programmes lorsqu’elles accentuent leurs efforts d’internationalisation. En 2011, le Bureau d’apprentissage par le service du département des affaires étudiantes de l’Université du Manitoba a entrepris d’améliorer ses programmes non crédités de bénévolat à l’étranger en inculquant aux participants des compétences interculturelles et un esprit critique. Précédemment, les participants pouvaient opter pour la destination de leur choix et y partir comme l’auraient fait des membres d’un organisme de bienfaisance, en emportant même des cadeaux à offrir; une sorte de « bénévolat touristique ».
Le nouveau modèle d’apprentissage par le service repose plutôt sur des thématiques précises (les droits fonciers et la sécurité alimentaire au sein du Belize rural, par exemple). Il vise à instaurer des relations bidirectionnelles, à faire en sorte que les collectivités d’accueil et les bénévoles canadiens apprennent mutuellement.
« Plus le bénévolat à l’étranger prend de l’ampleur, plus il nous incombe de gérer les risques qu’il comporte et de conclure des partenariats conformes à l’éthique »
Désormais, les étudiants de l’Université du Manitoba, comme ceux d’un nombre croissant d’universités, suivent une formation avant leur départ. Portant sur le thème de leur apprentissage par le service, elle leur apporte des compétences interculturelles et leur explique ce qu’est l’action communautaire conforme à l’éthique. Les étudiants se voient aussi offrir des occasions formelles de se livrer à une réflexion, pendant leur séjour et par la suite.
Le personnel de l’établissement conçoit les programmes avec les partenaires des collectivités d’accueil, prenant en compte les besoins de celles-ci et les contributions réalistement envisageables des étudiants. La liste des destinations possibles a également été revue. Certaines missions sont axées sur l’observation (pour répondre à la demande de courts séjours des étudiants en raison des coûts). Les séjours de cinq semaines au Bangladesh, jusqu’alors possibles, ne le sont plus – du moins temporairement.
L’intérêt pour ce modèle va croissant, si bien qu’on compte l’étendre aux programmes menant à l’obtention de diplômes selon Anny Chen, l’une des deux coordonnatrices à temps plein de l’apprentissage par le service à l’Université du Manitoba : « Plus le bénévolat à l’étranger prend de l’ampleur, plus il nous incombe de gérer les risques qu’il comporte et de conclure des partenariats conformes à l’éthique. »
L’Université du Manitoba compte parmi les universités qui permettent aux étudiants d’agir comme bénévoles dans un environnement différent du leur, mais plus près de chez eux. Ils peuvent opter pour des séjours bénévoles au sein des collectivités autochtones du Nord. C’est moins cher (environ 1 000 $, contre au moins 3 000 $ pour partir à l’étranger), et c’est un bon point, car le coût des voyages à l’étranger est considéré comme un obstacle par les étudiants.
« Des gens ont compris qu’il y avait de l’argent à faire »
Malgré cela, le personnel de l’établissement sait que les possibilités de « bénévolat touristique » pour les étudiants abondent. Présentes sur le Web ou sur les babillards des universités, et parfois même assorties d’invitations à des séances d’information sur le campus, elles émanent des entreprises privées.
En 2008, on estimait à cinq milliards de dollars américains le marché annuel du bénévolat à l’étranger. « Des gens ont compris qu’il y avait de l’argent à faire, explique Jeff Minthorn, qui plaide pour les voyages interculturels responsables dans son magazine Verge et dans le cadre de la foire commerciale annuelle Go Global Expo qui se tient à Toronto et à Montréal.
Il est possible de faire de l’argent sans contrevenir à l’éthique. Les universités peuvent faire appel à des entreprises pour faciliter l’organisation de séjours d’apprentissage par le service, mais on ne sait pas toujours à qui on a affaire. C’est pourquoi, à l’Université de Guelph, le bureau de Mme Mitchell propose des services de consultation aux professeurs et aux étudiants qui désirent se rendre à l’étranger dans une optique bénévole ou universitaire. Une liste de vérification en 50 points les aide à se poser les bonnes questions dont comment l’organisation qui les intéresse est-elle financée et quelle part des frais de participation ira à la gestion. Cette liste pousse également les futurs bénévoles à se demander s’ils sont vraiment qualifiés pour le travail qu’on attend d’eux.
« Si les gens se réjouissent à l’idée d’aller bâtir une école au Kenya, je leur suggère de se demander s’il n’y a vraiment personne au Kenya qui puisse planter un clou… », raconte Mme Mitchell.
À l’instar de plusieurs autres établissements, l’Université de Guelph s’est jointe à un forum d’organisations publiques, privées et confessionnelles pour élaborer une série de normes visant à promouvoir l’apprentissage éthique et responsable dans l’hémisphère Sud. Appelé Global x Change, ce forum a été mis sur pied il y a deux ans par Gonzalo Duarte. Après s’être heurté à des problèmes éthiques insolubles en tant qu’exploitant d’une entreprise qui dépêchait des bénévoles canadiens au Nicaragua, cet entrepreneur torontois a décidé d’entreprendre une maîtrise en philanthropie et en leadership à but non lucratif à l’Université Carleton.
Son mémoire a porté sur la manière de mettre sur pied un service mondial d’apprentissage par le service générateur de retombées bénéfiques plus équitablement partagées entre les bénévoles et leurs hôtes. Il a fini par élaborer six normes, respectivement axées sur l’harmonisation organisationnelle, la gestion durable, le marketing responsable, le déploiement intégré, la protection des populations et de la planète, ainsi que l’évaluation réaliste.
« Notre travail a été accueilli avec enthousiasme, car personne n’avait jamais effectué une telle synthèse »
Ce fut le point de départ de Global x Change, constitué de 20 établissements (dont environ la moitié d’établissements d’enseignement, y compris des universités) qui travaillent actuellement à un document que tout groupe participant à l’action communautaire Nord-Sud pourra volontairement adopter et utiliser pour mettre sur pied des programmes et évaluer à quel point leurs objectifs sont respectés. Ce document traite entre autres de pratiques de marketing acceptables (en matière, par exemple, de gestion des campagnes de recrutement de tiers sur les campus), ainsi que du bien-fondé ou non de proscrire le bénévolat dans les orphelinats en raison des liens de courte durée qui se tissent avec des enfants vulnérables et qui sont par la suite rompus.
« Notre travail a été accueilli avec enthousiasme, car personne n’avait jamais effectué une telle synthèse », affirme M. Duarte, dont les idées sont reprises dans un concept semblable, qui gagne en popularité : l’apprentissage par le commerce équitable. « Je ne suis pas le seul à me pencher sur ce concept et à tenter de le rendre accessible, mais je suis déterminé à inciter les gens à adopter une démarche plus systémique. »
« il y a toujours des professeurs qui n’en font qu’à leur tête »
Mme Tiessen loue le cadre très pratique et utile que propose M. Duarte. Elle estime toutefois que les universités doivent aller plus loin en intégrant l’éthique de ce cadre à leurs stratégies en matière d’accords de partenariat et à l’ensemble de leur action dans l’hémisphère Sud.
Selon M. Duarte, l’une des principales plaintes du personnel universitaire chargé de l’action internationale tient au fait que, malgré les efforts pour mettre en place des normes éthiques, « il y a toujours des professeurs qui n’en font qu’à leur tête ».
L’adoption de normes éthiques est tout aussi importante pour les étudiants qui partent à l’étranger comme bénévoles que pour le personnel qui organise leurs séjours. À leur retour, certains jeunes bénévoles ont exprimé en ligne leurs doutes sur le caractère éthique de leur expérience. La directrice du Global Health Office de l’Université Dalhousie, Shawna O’Hearn, signale une chute marquée du nombre de finissants en médecine qui partent en stage à l’étranger, en raison des coûts, mais aussi «parce qu’ils commencent à comprendre qu’ils risquent de se heurter à des situations cliniques auxquelles ils ne sont pas préparés ». Ann Bigelow, qui a participé en 1996 à la mise sur pied du programme d’apprentissage par le service de l’Université St. Francis Xavier, précise que le nombre de participants à certains volets de ce programme a chuté, sans pouvoir préciser à quel point cela découle de la concurrence des entreprises privées.
Selon M. Minthorn du magazine Verge, les critiques et le débat actuels illustrent simplement une crise de croissance normale du secteur. La mission des universités est de former les étudiants pour qu’ils aient des attentes réalistes, qu’importe la collectivité où ils se rendront comme bénévoles. « Je pense que toutes les critiques formulées depuis quelques années sont saines, souligne-t-il. Il était temps d’en parler. »
Aspects à surveiller
Nombre d’aspects éthiques sont à prendre en compte en matière d’expérience à l’étranger – en particulier dans les pays en développement, souvent désignés de « pays du Sud ».
- Comportement approprié et sensibilité culturelle : Cet aspect a trait à diverses questions d’ordre pratique : tenue vestimentaire adéquate, comportement respectueux, sensibilité aux normes culturelles, etc.
- Relations de pouvoir et privilèges : Beaucoup de programmes de mobilité étudiante reposent sur des relations de pouvoir asymétriques. Des pratiques comme le don de cadeaux peuvent perpétuer les clichés du type « Nord généreux/Sud indigent ». Les étudiants doivent être amenés à réfléchir à leurs privilèges pour comprendre que ceux dont ils jouissent ont des racines historiques et sont perpétués par les inégalités systémiques.
- Exploitation des collectivités hôtes : Les participants aux programmes de mobilité étudiante axés sur la recherche ont souvent recours aux populations locales pour recueillir des données pour leurs travaux, articles ou thèses. Ces données doivent être partagées avec les collectivités hôtes et contribuer à leur évolution, sans quoi l’exercice leur est peu profitable.
- Importance excessive accordée au perfectionnement professionnel et au développement des compétences : Nombre d’universités privilégient le renforcement des compétences et l’avancement professionnel au détriment, par exemple, de la compréhension interculturelle ou de la justice sociale. La mobilité étudiante est alors exclusivement axée sur les avantages aux étudiants, sans réel égard aux besoins et aux aspirations des collectivités hôtes.
- Réagir correctement aux situations contraires à l’éthique : Les étudiants peuvent être témoins de situations contraires à l’éthique : corruption ou pots-de-vin, violence envers les femmes, les enfants, les handicapés ou les animaux, ou encore moqueries à l’égard des personnes LGBTA ou marginales par leur comportement. Il peut arriver, dans de tels cas, que les étudiants réagissent de façon préjudiciable pour eux-mêmes ou leur entourage.
Source : Éthique et mobilité étudiante Nord-Sud, par Rebecca Tiessen et Kate Grantham (Universités Canada, novembre 2016).
Des affectations prolongées seraient préférables
Avant d’être à la mode, le bénévolat à l’étranger était l’apanage d’organisations non gouvernementales axées sur le développement. Les bénévoles devaient disposer de compétences générales et de temps.
Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) a dépêché ses premiers bénévoles à l’étranger en 1977. L’organisme y envoie désormais 100 étudiants par année, surtout dans le cadre du programme Étudiants sans frontières mené en partenariat avec des établissements postsecondaires.
Organisme sérieux, EUMC répond aux besoins des collectivités partenaires. Les missions de ses bénévoles sont donc assignées en fonction de leurs compétences, et non de leurs désirs. « On ne procède à aucune affectation pour le simple plaisir », affirme Rob Gillberry, chargé de programme, Étudiants sans frontières. EUMC évite également les affectations brèves : le séjour minimum est actuellement de 12 semaines.
C’est tout de même peu comparativement aux deux années passées à l’étranger par Lynne Mitchell pour le compte du Service universitaire canadien outre-mer, qui a commencé à envoyer des bénévoles à l’étranger en 1961. C’est en 1988 que Mme Mitchell, alors étudiante aux cycles supérieurs en phytotechnie, a commencé à travailler pour le gouvernement thaïlandais dans le domaine de la lutte antiparasitaire. Les missions de deux ans étaient alors la norme, ce qui permettait de s’acclimater.
« J’ai beaucoup appris en deux ans. J’espère avoir été utile. J’ai tissé des liens avec plein de gens, et beaucoup de ces liens subsistent », précise Mme Mitchell, aujourd’hui directrice et agente de liaison internationale au Centre for International Programs de l’Université de Guelph.
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