Mode d’emploi pour les collègues universitaires modèles
Neuf conseils pour acquérir une compétence prisée.
Mon expérience de recherche d’emploi m’a amenée à me familiariser avec de longues listes de critères associés aux postes universitaires. On souhaite toujours trouver des candidat.e.s capables d’être de « bon.ne.s collègues ». Et pourtant, c’est une compétence qu’on enseigne peu à l’université. J’ai demandé à des gens de différents horizons comment faire pour devenir une bonne collègue. Leur réponse : les bon.ne.s collègues comprennent bien les relations avec soi et avec les autres, et favorisent un climat de travail positif pour toutes et tous. Permettez-moi de vous présenter les quelques éléments qui ont marqué ma démarche visant à cultiver cette compétence prisée.
Durant mon postdoctorat, j’ai demandé à un professeur chevronné comment me démarquer pour obtenir une charge de cours. Selon lui, le milieu universitaire est tellement compétitif que les universités priorisent parfois les candidat.e.s capables de calmer les tensions internes. Irina Dumitrescu a d’ailleurs écrit deux articles sur le sujet; elle y donne notamment des exemples de relations difficiles entre collègues et explique comment, dans leur quête de succès, des gens s’appliquent à salir la réputation des autres pour dorer leur blason.
Évidemment, chaque université et département a son propre climat de travail. Grace Lavery précise par exemple que certaines universités sont mieux adaptées aux membres des communautés sous-représentées que d’autres. Voici donc de précieux conseils pour devenir un.e bon.ne collègue et favoriser un climat de travail positif pour toutes et tous. J’ai préservé l’anonymat de certaines sources, à leur demande.
- Plus longtemps vous travaillerez dans un milieu donné, plus vous remarquerez qui parle dans le dos de ses collègues. Vous découvrirez les jeux de pouvoir et les stratégies de chacun.e. Vous observerez des alliances. Vous saurez qui se sert des nouvelles recrues pour accomplir indirectement certaines tâches et atteindre ses objectifs. Retenez-vous de les imiter; évitez de participer aux potins et de répandre des rumeurs peu flatteuses, sous peine d’aggraver le problème. Voyez le positif et montrez-vous serviable : vous aiderez ainsi à atténuer la négativité et à améliorer le climat de travail.
- Ne laissez pas les autres se servir de vous. Des personnes pourraient tenter de vous exploiter de multiples façons, mais leur but reste toujours le même : vous manipuler pour atteindre leurs objectifs. Elles pourraient par exemple tenter de vous faire faire quelque chose à leur place.
- Répondez à la négativité avec politesse et amabilité. Si c’est trop difficile, tentez au moins de rester neutre. Ne cherchez pas à vous venger, vous risqueriez d’envenimer les choses et de vous retrouver dans un cercle vicieux. En gardant votre calme, vous pourriez aider à stabiliser ou même à améliorer la relation avec votre collègue. Ce n’est pas toujours facile, particulièrement si la situation vous blesse, mais rappelez-vous qu’on récolte ce que l’on sème. Sans ignorer vos limites, faites preuve de jugement et de discrétion dans vos réactions.
- Déterminez ce qui est en votre pouvoir et ce qui est hors de portée. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez changer.
- Le bonheur est un choix qu’on fait tous les jours. Ne laissez pas le vôtre dépendre d’événements externes, ni vos sentiments être influencés par les actions des autres.
- Faites preuve d’indulgence envers vous-même et montrez-vous empathique. Essayez de vous mettre à la place des autres, cherchez à comprendre avant de vous faire comprendre.
- Tentez de résoudre les conflits à l’amiable et avec diplomatie. Vous pouvez toutefois vous mettre des limites.
- Voyez vos erreurs comme une occasion d’apprendre et de vous améliorer.
- Saisissez les occasions d’apprentissage et de perfectionnement professionnel. Consultez des livres sur l’efficacité dans une organisation ou des coach.e.s qui cibleront vos faiblesses et vous aideront à évoluer sur le plan professionnel.
Bien qu’ils soient judicieux, ces conseils ne régleront pas tous vos problèmes. Malgré tous vos efforts, certaines relations resteront toujours difficiles et les jeux de pouvoir et la négativité ne disparaîtront pas comme par magie. Par contre, je peux témoigner de leur utilité pour vous aider à mieux apprécier votre environnement de travail. Et vous, quelle est votre expérience du milieu universitaire? Que faites-vous pour être un.e bon.ne collègue? Laissez vos témoignages et conseils en commentaire.
Tetyana (Tanya) Krupiy est chargée de cours à la Faculté de droit de l’Université de Newcastle.
Postes vedettes
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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