Six façons de cerner vos forces aux études supérieures

Nous avons beaucoup plus à gagner en misant sur nos forces qu’en nous concentrant sur nos faiblesses.

14 septembre 2018
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Vers le milieu de mon doctorat, j’ai participé à un atelier où l’animateur nous a demandé de parler à notre voisin, pendant deux minutes, d’un de nos talents. L’exercice est resté gravé dans ma mémoire, non pas en raison de ce dont mon partenaire et moi avons parlé, mais plutôt de ce qui a suivi. Lorsque l’animateur a voulu savoir si nous avions aimé parler de nous, tout le monde a dit avoir ressenti un malaise et eu l’impression de se vanter, de jouer la comédie ou de n’avoir rien à dire. « Avez-vous aimé écouter votre partenaire? », a-t-il ensuite demandé. Les réponses à sa question ont cette fois été résolument positives : les propos de nos partenaires avaient été intéressants et motivants. Pourquoi ce contraste?

Les études supérieures sont une période de croissance, où le développement passe souvent par la critique. Si vous demandez aux étudiants aux cycles supérieurs ce qu’ils doivent améliorer, la plupart vous énuméreront leurs prétendues lacunes en rédaction, en lecture d’articles, en présentation d’exposés, en gestion du temps ou dans tout autre activité liée à leurs études. Demandez-leur plutôt de vous parler de leurs forces, et vous n’obtiendrez souvent qu’un petit rire nerveux ou un commentaire sarcastique. Ils pourraient même carrément changer de sujet. S’ils vous répondent, ce sera probablement avec l’impression tenace de ne pas être complètement honnête et la crainte d’être démasqué. Le syndrome de l’imposteur est fréquent. Combien de fois avons-nous l’impression que nous ne méritons pas d’être reconnus, que notre succès est en quelque sorte frauduleux ou que les autres réussissent mieux que nous? Compte tenu de la crise en santé mentale chez les étudiants aux cycles supérieurs, qui affichent des taux anormalement élevés d’anxiété et de dépression, il est évident que certaines choses doivent changer.

Mais par où commencer? Plusieurs affirment que nous avons beaucoup plus à gagner en misant sur nos forces qu’en nous concentrant sur nos faiblesses. Donald Clifton, père de la psychologie positive et créateur du test CliftonStrengths, pose la question : « Qu’arriverait-il si nous nous attardions à ce que les gens réussissent bien plutôt qu’à ce qu’ils ont du mal à accomplir? » De prime abord, apprendre à cerner et à présenter nos forces peut sembler contre nature, mais au fil du temps, cette capacité peut favoriser la réussite sur les plans universitaire, professionnel et personnel.

Six façons de trouver vos forces

Soyez reconnaissant. Vous devrez probablement faire un effort pour commencer à voir vos points positifs. Un journal de gratitude vous aidera à y arriver. Chaque soir avant d’aller dormir, écrivez trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant. Il peut aussi bien s’agir de petits bonheurs (comme un délicieux sandwich) que de grandes réussites (comme un article finalement accepté). Des études ont démontré que la gratitude améliore l’état affectif et que « se concentrer volontairement sur le positif peut avoir des bienfaits émotionnels et interpersonnels ». Prêtez-vous à l’exercice pendant 21 jours, et vous constaterez un changement dans votre façon de penser.

Remémorez-vous les bons moments. Le syndrome de l’imposteur mine la confiance. Contrez les pensées négatives en vous concentrant sur les faits. Prenez le temps de réfléchir à vos réussites passées, comme les défis que vous avez relevés et les réalisations dont vous êtes fier. Vous connaissez votre parcours mieux que quiconque. Rappelez-vous les points importants de vos expériences; vous y trouverez une source d’inspiration et de résilience pour surmonter d’autres défis.

Nommez vos forces. En relation d’aide professionnelle, une corrélation importante est observée entre l’adoption d’une démarche axée sur les forces et l’amélioration de l’état du client. Avoir la situation en main procure un sentiment de pouvoir. En nommant vos propres forces, vous arriverez à les présenter aux autres en vous appuyant sur vos propres expériences. Si vous ne trouvez pas les bons mots pour vous mettre en valeur, essayez de faire un test. Le test CliftonStrengths est un outil d’évaluation officiel qui permet de cerner vos cinq « principaux talents » parmi une liste de 34 possibilités. Autre possibilité (gratuite!) : le test VIA sur les forces de caractère personnelles. Le but n’est toutefois pas de minimiser l’importance de travailler sur ses faiblesses, car même nos forces ne sont pas parfaites.

Sollicitez les commentaires. Une autre façon de prendre conscience de vos forces est de demander des commentaires critiques. La seule condition est d’accepter de vous placer en position de vulnérabilité. Comment vous y prendre? Adoptez une démarche globale : cherchez à savoir ce qu’on aime de vous et ce que vous pouvez améliorer. Vous aurez ainsi un aspect concret sur lequel travailler, mais aussi une raison peut-être inattendue d’être fier de vous.

Profitez de vos périodes de productivité. Les études supérieures sont prenantes, et le travail accapare tout l’espace qu’on veut bien lui donner. Malheureusement, temps ne rime pas nécessairement avec productivité. Un des doctorants les plus productifs que j’aie formés commençait toutes ses journées à 9 h 30 et les terminait avant 17 h. Il a aussi obtenu son diplôme plus rapidement que la plupart de ses collègues. Comment? Lorsqu’il était au travail, il se concentrait complètement sur ses tâches. Il n’était adepte ni des nombreuses pauses-café ni des potins de bureau (lesquels, il faut l’avouer, nuisent au positivisme). Vous connaissez le moment où vous êtes le plus productif? Profitez-en pour accomplir vos tâches les plus difficiles.

Prenez soin de vous. Rien de mieux que de se sentir productif et concentré, et de voir que le travail avance. Mais il n’est pas facile d’être efficace tout en étant stressé physiquement et mentalement. Restez productif en prenant des pauses régulières, en faisant de l’exercice, en parlant à un ami ou à un proche, en cuisinant des plats nutritifs, en vous adonnant aux activités qui vous plaisent et en dormant suffisamment. Et, si vous le pouvez, prenez des vacances.

Donnez-vous le temps d’apprendre.

Soyez patient envers vous-même. Vous ne deviendrez probablement pas un maître du positivisme du jour au lendemain. J’ai commencé mes études supérieures en m’enquérant de mes forces auprès de mes collègues et je continue d’essayer d’adopter de meilleures habitudes. Parler de soi est une aptitude à développer, mais garder l’esprit ouvert et être prêt à se remettre en question peut aussi aider à ne pas perdre l’objectif de vue. Ce qu’il y a de plus beau avec la pensée positive axée sur les forces, c’est qu’elle vous amènera peut-être même à croire en vous. Si on me demandait aujourd’hui de parler de mes forces, mon discours serait authentique et enthousiaste!

Stephanie Warner est spécialiste du perfectionnement professionnel au doctorat aux services d’orientation professionnelle de l’Université de Calgary. Elle a obtenu un doctorat en médecine expérimentale à l’Université de la Colombie-Britannique en 2014.

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