Un outil pour mieux enseigner
Le réseau de l’Université du Québec inaugure une plateforme d’autoformation en ligne pour perfectionner les compétences en pédagogie universitaire.
Faire un plan de cours, savoir s’adresser à une classe de plusieurs centaines d’élèves, évaluer les apprentissages… Spécialistes dans leurs domaines, les professeurs d’université sont souvent peu outillés en matière de pédagogie universitaire. Des compétences qu’il sera maintenant possible d’acquérir plus facilement, grâce à la nouvelle plateforme d’autoformation Enseigner à l’université, lancée par le réseau de l’Université du Québec (UQ) en décembre dernier.
Répondre à un réel besoin
« Lorsqu’on arrive comme infirmière dans le monde de l’enseignement, on n’a pas toutes les connaissances pédagogiques dans notre boîte à outils », raconte Lise Chamberland, aujourd’hui professeure au département des sciences infirmières à l’Université du Québec à Rimouski. La professeure, qui a fait partie de l’équipe des 30 testeurs de la plateforme, aurait bien aimé que celle-ci existe lors de ses premières charges de cours en 2005.
C’est d’ailleurs ce que le Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP) a remarqué dans ses travaux. « Pouvoir mieux se préparer aux tâches d’enseignement, c’est un réel besoin dont nous ont fait part les nouveaux enseignants », explique Lucie Charbonneau, agente de développement à la Direction du soutien aux études et des bibliothèques et coordonnatrice de projet de plateforme. Ce groupe d’intérêt, qui regroupe au moins un conseiller pédagogique ou un professeur de chaque établissement du réseau de l’UQ, travaille depuis plus de 10 ans sur des pratiques d’intervention et d’innovation pédagogique.
Un sous-comité du GRIIP a ainsi effectué une enquête pour analyser les besoins du réseau dès 2013. Sa conclusion? « Les enseignants ont besoin de se préparer rapidement, surtout les chargés de cours (NDLR : qui cumulent souvent plusieurs emplois, comme le rappelle le rapport du sous-comité), et certains doivent le faire à distance. Ils sentent le besoin de s’approprier la pédagogie universitaire », poursuit Mme Charbonneau.
Une plateforme flexible
C’est avec ces constats à l’esprit que les quatre premiers modules de formation ont été conçus par une équipe d’enseignant et de conseillers pédagogiques. Les modules peuvent être complétés en environ trois heures au total, « mais on peut le faire au rythme qu’on veut, dans le temps qu’on veut », précise Mme Chamberland. Ils peuvent être consultés dans n’importe quel ordre, et à moins de vouloir le badge numérique, un enseignant peut décider de ne compléter que les chapitres qui l’intéressent.
Le tout est accessible tout à fait gratuitement à tous les professeurs, chargés de cours, étudiants de troisième cycle du réseau de l’UQ… ou de n’importe quelle université! « Contribuer à rehausser la qualité de l’enseignement et favoriser l’accès aux études supérieures est au cœur de la mission du réseau », rappelle l’agente de développement. « On pense que ça pourrait même être utile aux professeurs de cégep », avance Caroline Lessard, directrice de la Direction du soutien aux études et des bibliothèques. Il suffit de se créer un compte avec un courriel.
Des thématiques pertinentes
La plateforme propose pour l’instant quatre thématiques :
- les concepts et les compétences de base en pédagogie;
- l’encadrement des étudiants;
- l’évaluation des apprentissages; et
- la scénarisation pédagogique.
Chaque module utilise une approche réflexive, qui permet à l’enseignant de réfléchir sur sa pratique, en proposant des stratégies pédagogiques diverses pour l’inspirer : témoignages expérientiels, exercices pratiques et réflexifs, lectures supplémentaires, vidéos et jeux-questionnaires.
« C’est beaucoup plus qu’un plan de cours prêté par un autre professeur, où on ne voit pas nécessairement le processus de conception et la réflexion derrière celui-ci », remarque Mme Chamberland. Ainsi, le module sur la scénarisation pédagogique explore le processus de planification des activités d’enseignements, d’apprentissage et d’évaluation. « Ça nous permet de construire des plans de cours avec un objectif spécifique, et de faire le lien entre ces objectifs, les outils pour les atteindre, et l’évaluation. Bref, d’y insérer un fil conducteur », poursuit-elle.
Les modules explorent également, par exemple, la différence entre les différentes générations d’étudiants, une thématique qui a particulièrement marqué Lise Chamberland : « Les vidéos nous expliquent les différents encadrements dont ils ont besoin, de voir la réalité des étudiants ».
Une réponse enthousiaste
La réponse des membres du réseau de l’UQ est enthousiaste. « On a reçu des demandes pour travailler sur d’autres thématiques », raconte Mme Charbonneau. L’Université du Québec à Trois Rivières a par exemple décidé d’orienter sa formation autour des modules, et une série d’activités pour les bibliothécaires-formateurs du réseau a été organisée autour de ceux-ci. « Certaines universités du réseau sont plus petites et ont moins de ressources, souligne Mme Lessard. Le fait de travailler en groupe devient une belle façon de répondre à leur besoin. »
Deux autres modules sont déjà en préparation : un sur l’éducation universelle et un autre sur l’encadrement des études au cycle supérieur. Un guide d’accompagnement sera aussi bientôt publié, qui aidera les conseillers pédagogiques à s’approprier les modules pour les utiliser dans le cadre des activités de leur université.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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