Donner un coup de pouce aux étudiants parents
L’Université Laval se dote de la première politique relative aux étudiantes et étudiants parents au Canada.
Près de 25 pour cent des étudiants universitaires au Québec auraient un enfant à leur charge, selon l’Enquête ICOPE de 2016. Alors que traditionnellement, l’étudiant universitaire québécois arrivait directement du cégep, la diversification de la population étudiante force les universités à s’adapter à cette nouvelle réalité.
Après plusieurs années de revendication de la part de l’Association des parents-étudiants de l’Université Laval (APÉtUL), le groupe de travail formé par l’Université a lancé la toute première politique relative aux étudiants parents au Canada en mai dernier. Elle entrera en vigueur dès la session d’automne. « C’est quelque chose qui se travaillait depuis le début de l’APÉtUL en 2006 », relate Ana Rosa Dallaire Gagnon, vice-présidente aux communications de l’APÉtUL et maman elle-même. L’association étudiante pour le premier cycle et celle pour les étudiants des 2e et 3e cycle de l’établissement avaient joint leurs voix à celle de l’APÉtUL en 2017 pour demander des accommodements.
Ayant reçu le mandat du vice-rectorat d’élaborer la politique, l’équipe de la Direction des services aux étudiants (DSE) s’est penchée sur le dossier. Un comité-conseil sera également mis en place, qui aura le mandat de faire des recommandations à la direction de l’Université.
Contrairement à la politique du programme de prêts et bourses en vigueur qui stipule qu’une étudiante doit être à sa 20e semaine de grossesse pour avoir droit à certains avantages, cette politique s’appliquera dès le début de la grossesse à toute étudiante enceinte et soutiendra les étudiants parents dans leur situation particulière. « Nous voulons qu’ils puissent réussir comme tous les autres; c’est difficile de concilier les études et la famille », explique Mme Dallaire Gagnon.
La politique permet notamment d’accorder un statut temps plein à un parent qui étudie à temps partiel ce qui lui donnera accès à certains avantages, comme des tarifs de transport réduits ou l’accès au Centre sportif sans frais supplémentaire. « On part du principe de base qu’il est difficile, avec une charge parentale, de faire des études à temps complet », explique Denis Bussière, directeur de la DSE avant qu’il prenne sa retraite en juillet.
L’Université officialise aussi des pratiques d’accommodement qui étaient parfois accordées par certains professeurs : un étudiant parent pourra dorénavant demander une reprise d’un examen pour une cause extérieure (si son enfant est malade, par exemple). De plus, la période d’absence autorisée (pour grossesse ou pour s’occuper d’un enfant) passera de trois sessions à deux ans. « On s’aligne sur ce qui se passe dans le marché du travail », précise-t-il. L’étudiant n’aura pas à présenter de nouvelle demande d’admission à la fin de l’absence, comme c’était le cas avant.
« On est vraiment très contents, affirme Mme Dallaire Gagnon. Ce sont des années de travail qui arrivent enfin à quelque chose. J’espère que les autres universités vont emboîter le pas. »
Les étudiants parents qui voudront se prévaloir de ces mesures d’accommodements devront s’identifier et prouver qu’ils ont un enfant à charge. Cette inscription permettra par ailleurs à l’Université Laval de mieux comptabiliser les étudiants parents, dont le chiffre exact reste inconnu. « Plus on avance dans les cycles d’études, plus les étudiants ont des enfants. On estime que sur 44 000 [étudiants], plus de 5 000 seraient parents », indique M. Bussière.
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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