HEC Montréal lance son École des dirigeants des Premières Nations
La première cohorte en formation depuis décembre dernier compte 17 leaders autochtones.
Coconstruite avec l’École des dirigeants de HEC Montréal, l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN) offre des formations universitaires de courtes durées, destinées aux Premières Nations. Les professeurs de HEC Montréal unissent leurs forces à celles des formateurs autochtones afin d’outiller les élus, les gestionnaires et les entrepreneurs des communautés et organisations autochtones.
L’avocat innu Ken Rock et la consultante Mi’gma Manon Jeannotte sont deux diplômés du programme EMBA McGill-HEC Montréal. Ensemble, ils ont voulu créer une école qui incarnait les valeurs et le leadership des Premières Nations. « Ken et moi avons discuté avec d’autres membres des Premières Nations et on s’est vite rendu compte qu’on avait besoin d’une école avec plusieurs programmes. C’est comme ça que l’EDPN est née », raconte Mme Jeannotte qui a été nommée directrice de l’École en février dernier.
Selon la coinstigatrice du projet, les élus et administrateurs en contexte autochtone font face à des défis qui leur sont propres. Une formation adaptée à leur réalité s’impose. Le programme actuel, Devenir un leader dirigeant agile et innovant, est destiné aux chefs, grands chefs et aux président.e.s des conseils d’administration. « C’est beaucoup relié aux responsabilités, explique-t-elle. Les conseils doivent gérer des responsabilités qui se regroupent normalement au municipal, provincial et fédéral. Ça va de l’éducation à la santé en passant par les services municipaux. »
Les cours de la cohorte actuelle s’échelonneront jusqu’en mai. Les participants apprennent et appliquent des notions sur le leadership authentique et les relations constructives. Le but est qu’ils puissent également engendrer des changements collectifs et gouverner avec intégrité et responsabilité. « Les communautés ont énormément de défis et de problèmes. C’est là que les formations de l’EDPN sont centrées. Nous réfléchissons aux solutions et à ce que nous pouvons faire de différent pour créer un impact », souligne Mme Jeannotte.
Une cohorte variée
La première cohorte regroupe des hommes et des femmes de six nations autochtones du Québec. Des Anishnabeg (Algonquins), Eeyou (Cris), Innus, Kanien’keha:ka (Mohawk), Mi’gmaq (MicMac) et Wendat suivent la formation en français ou en anglais grâce à la traduction simultanée. Le rôle professionnel occupé est au centre de l’admissibilité et non le parcours académique.
Jinny Thibodeau-Rankin, présidente du Comité de retraite du Régime des Bénéfices Autochtone, fait partie du groupe. À peine deux semaines avant d’entrer à l’EDPN, elle venait de terminer un Diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion publique en contexte autochtone à l’École nationale d’administration publique. « Je crois que c’est complémentaire, exprime-t-elle. Oui, j’ai des atouts que d’autres n’ont pas. Mais moi, je n’ai jamais travaillé pour un conseil de bande, je n’ai jamais vécu dans ma communauté et je n’ai jamais parlé la langue de ma mère. En m’assoyant en cercle avec eux, ça me permet de combler un aspect qui me manquait, connaître la réalité des élus. »
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D’ailleurs, la valorisation de l’oralité est un exemple de pratique pédagogique adaptée aux Autochtones, constate François Rompré, président de la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador et participant à la première cohorte. « Dans la plupart des ateliers, on a intégré le cercle de discussion avec le bâton de parole. Pour chaque point, chaque personne du cercle devait prendre la parole. Souvent, dans les cours plus traditionnels, il y a des personnes qui ne prendront jamais la parole. C’est une différence marquante », note-t-il.
L’avenir de l’EDPN
Au printemps, l’EDPN prévoit accueillir une deuxième cohorte de Devenir un leader dirigeant agile et innovant, cette fois ouverte aux élu.e.s des conseils de bande. À l’automne 2022 ou l’hiver 2023, un nouveau programme destiné aux entrepreneurs et gestionnaires autochtones devrait aussi voir le jour. Malgré les contributions de 10 millions de dollars du gouvernement du Québec et de 500 000 dollars d’Hydro-Québec, l’École est toujours à la recherche de financement. Actuellement, les participants n’ont pratiquement aucuns frais à débourser à l’exception de ceux pour leurs déplacements. « On tenait à ce que ça soit accessible pour les participants, indique Mme Jeannotte.
Avec cette approche, le souci de développer le programme en collaboration et d’adapter l’apprentissage aux réalités autochtones, l’EDPN suscite de l’intérêt ailleurs au Canada et même, à l’international. M. Rompré croit que la création de l’EDPN améliorera les conditions de vie des communautés. « Des leaders compétents et des organisations autochtones fortes, il faut commencer par là pour atteindre l’autonomie des Premières Nations. »
Postes vedettes
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
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