Stockage énergétique : l’Université de Sherbrooke
au-devant de la parade

L’établissement a inauguré le plus grand parc solaire dédié à la recherche appliquée au Canada.

12 juillet 2019
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La demande énergétique est en augmentation marquée depuis des décennies partout sur la Terre, et le jour où la tendance s’inversera ne se profile encore pas à l’horizon. De plus, le marché mondial de la gestion de l’énergie demande toujours à être conquis, puisque la chasse à la performance dans ce domaine est une préoccupation économique forte. Voilà pourquoi le parc solaire de l’Université de Sherbrooke permet d’espérer frapper, dans un futur difficile à définir, quelques coups de circuit… électriques!

En mai dernier, l’Université de Sherbrooke (U de S) a procédé à l’inauguration du plus grand parc solaire dédié à la recherche appliquée au Canada. Depuis, on y collige des tonnes de données ayant un lien avec l’énergie et son stockage. « On compte une bonne expertise dans ce domaine depuis 2008 déjà », rappelle toutefois Vincent Aimez, vice-recteur à la valorisation et aux partenariats à l’U de S. « Nous savons que c’est déjà très performant en ce moment, et qu’on s’approche d’un seuil majeur », ajoute-t-il, soutenant que l’UdeS fait partie des quatre ou cinq leaders mondiaux dans la recherche sur la très haute performance énergétique.

À titre d’exemple, il serait actuellement possible d’installer un système d’énergie solaire majeur et de le rentabiliser sur 10 ans. « C’est encore trop long pour les industriels, mais c’est possible », explique M. Aimez.

Reste qu’il est permis de croire que ces recherches permettront ultimement de transporter ou de stocker l’énergie si efficacement que le recours à l’énergie fossile, par exemple, deviendra alors désuet.

Un parc impressionnant

Ce sont donc plus de 3 000 panneaux solaires qui sont scrutés à la seconde près sur le campus de l’U de S, un réseau des plus impressionnants. Celui-ci est connecté directement à Hydro-Sherbrooke, « qui permet l’envoi et la réception d’une quantité de courant plus élevée que le réseau d’Hydro-Québec », un enjeu critique dans la recherche appliquée qui est menée à l’Université.

Quatre technologies ont été ciblées pour ces recherches, notamment un panneau qui récupère l’énergie solaire à l’avant, comme tous les autres, mais aussi derrière et sous lui. Une avancée intéressante lorsqu’il y a présence de neige au sol et que la lumière réfléchie est habituellement « perdue ».

On se penche également sur la technologie photovoltaïque concentrée. On parle alors de cellules de très haute performance, une technologie onéreuse, mais qui pourrait devenir incontournable en situation de pénurie de matériaux.

Développer pour le monde

Une fois la problématique du stockage de l’énergie contournée, les choses sérieuses débuteront. Concrètement, il faudra développer de nouveaux réseaux et de nouvelles technologies qui pourront accueillir et contenir l’énergie.

« Il est important de saisir que l’enjeu n’est pas que local », rappelle M. Aimez, qui relate que les industriels québécois pourront évidemment profiter de l’arrivée de nouveaux capitaux verts, et que l’un des objectifs est également d’attirer de nouveaux industriels sur notre territoire. Toutefois, « on aura aussi un énorme impact ailleurs qu’au Québec. Partout sur la terre, la transition énergétique s’opérera pendant des décennies », précise-t-il.

Bien sûr, les plus avant-gardistes en matière d’énergies propres et renouvelables risquent d’être au-devant de la parade pendant cette longue transition.

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