Au cours de l’année, nous avons lu, rédigé, révisé et produit des centaines d’articles. Au moment de faire le bilan, en voici six que nous gardons présents à l’esprit.

Des chercheurs réclament l’abandon du CV commun canadien

On a tous déjà dû soumettre des formulaires en ligne difficiles à remplir, souvent sources de problèmes techniques et susceptibles de faire défaut à tout moment. C’est aussi le sort réservé aux professeurs qui doivent remplir le CV commun canadien (le CVC) pour présenter leurs demandes de financement de recherche. Ils sont nombreux à s’en plaindre sur les réseaux sociaux, souvent de façon amusante. « Je commence à remplir mon CV commun canadien. Si vous n’entendez plus jamais parler de moi, vengez ma mort! », a publié un professeur sur Twitter. Quand j’ai appris que la professeure Holly Witteman de l’Université Laval et ses collègues avaient lancé une campagne l’automne dernier pour faire abandonner le CVC et le remplacer par une solution plus simple, je savais qu’il fallait se pencher sur le cas. L’auteure Wendy Glauser a bien expliqué les enjeux et a trouvé peu de gens prêts à défendre le système actuel. La campagne sera-t-elle fructueuse? À suivre!

— Léo Charbonneau, rédacteur en chef


La recherche en français en situation minoritaire : un chemin toujours à tracer, mais jamais seul

J’ai habité en Saskatchewan pendant presque trois ans. En tant que Francophone ayant vécu au Québec et en Ontario, ce fût tout un choc de réaliser la réalité des Fransaskois. C’est à ce moment que j’ai compris le sens réel de mot « minoritaire ». En lisant le texte du professeur de l’Université de Regina, Jérôme Melançon, j’ai appris que les chercheurs francophones font face à des défis de plus comparativement à leurs collègues anglophones. Ils sont plus isolés et doivent faire preuve de beaucoup de volonté quand vient le temps de partager le fruit de leurs recherches, d’échanger avec des pairs et de faire reconnaître leur travail. Ils ont peu de moyens et travaillent souvent seuls. Les communautés francophones à travers le pays doivent constamment se battre pour recevoir le financement adéquat de plusieurs secteurs comme l’éducation et les services en français. Il est grand temps que la recherche en français fasse aussi partie de ces priorités, parce qu’on ne peut pas faire connaître nos communautés si on ne les étudie pas et si on ne les enseigne pas.

— Andréanne Apablaza, rédactrice/réviseure francophone


Benoît Leblanc : un scientifique qui a bonne mine

Pour une raison que j’ignore, je suis complètement accro aux articles sur les scientifiques qui ont une passion artistique. J’ai été immédiatement séduite par l’idée de ma collègue Pascale Castonguay (actuellement en congé de maternité) : présenter le profil de Benoît Leblanc, un chargé de cours de biologie à l’Université de Sherbrooke qui est aussi un caricaturiste prolifique. Ce fut aussi le cas de la journaliste affectée au reportage, Daisy Le Corre. Ce qui devait être un profil de 500 mots est devenu un article beaucoup plus long qui explore également la question de la liberté d’expression dans le domaine de la caricature satirique. Même si je ne suis pas nécessairement d’accord avec toutes les opinions de M. Leblanc, j’admire les efforts qu’il déploie pour rendre la science, la politique et même la philosophie plus accessibles aux lecteurs. Son enthousiasme au travail, autant comme enseignant que comme caricaturiste, est indéniable.

— Natalie Samson, rédactrice en chef adjointe


Le harcèlement en ligne augmente dans le milieu universitaire

La cyberintimidation est un phénomène qui nous concerne tous, peu importe notre profession ou l’étape de la vie à laquelle nous sommes rendus. C’est la complexité du problème tel que décrit dans l’article qui m’a vraiment touchée. Le harcèlement se présente sous différentes formes. Derrière leur écran, les intimidateurs lancent facilement des attaques personnelles qui peuvent rapidement devenir destructrices. Les attaques sont parfois très vicieuses, car les cyberintimidateurs peuvent agir en toute impunité. J’ai essayé de créer une image représentant l’idée des intimidateurs qui s’acharnent sur une victime. En multipliant rapidement les curseurs, j’ai voulu exprimer de l’intensité et illustrer le sentiment d’être ciblé, d’être anéanti.

— Judith Lacerte, graphiste


Malgré les probabilités, j’ai décidé de faire un doctorat après ma maîtrise. Voici pourquoi.

Parfois, les articles que nous publions touchent une corde sensible chez nos lecteurs. Certains articles les incitent même à nous écrire. Peu de temps après avoir publié le témoignage de Ryan Racine sur sa décision de ne pas se rendre jusqu’au doctorat après avoir obtenu sa maîtrise, j’ai reçu un courriel de Kharoll-Ann Souffrant qui me demandait si elle pouvait répondre à la publication. Fort populaire sur notre site Web, son article citait d’autres universitaires qui se prononçaient sur la décision d’abandonner le doctorat. Ma citation préférée est celle d’Isabelle Daunais, de l’Université McGill : « Si vous sentez que vous auriez des regrets si vous ne faites pas un doctorat, faites-le. Sinon, ne le faites pas. Mais sachez que quand vous avez un doctorat, c’est un acquis et des connaissances que personne ne peut vous enlever. »

— Tara Siebarth, rédactrice Web


Les villes deviennent des laboratoires vivants en matière d’évolution des espèces

Le développement urbain a forcé les espèces animales non seulement à s’adapter, mais aussi à évoluer génétiquement, directement sous nos yeux. Et même si ces changements se produisent devant nous, j’ai l’impression que nous ne sommes pas nombreux à y avoir réfléchi. Pour ma part, je ne m’étais pas attardée au sujet avant de lire l’article de Kerry Banks. C’est fascinant d’apprendre que les ratons laveurs, les corbeaux, les moustiques et d’autres créatures ont évolué en milieu urbain, mais c’est aussi inquiétant. L’influence des humains sur les organismes qui vivent dans les villes comporte nécessairement un côté sombre. Nos gestes ont de profonds impacts sur les espèces animales et les poussent à évoluer d’une manière qui n’est pas naturelle. Ces changements pourraient menacer leur survie. « Nous devons veiller à ce que les changements que nous induisons ne provoquent pas la disparition des créatures qui nous sont chères et bénéfiques, sans quoi l’avenir pourrait nous réserver de bien mauvaises surprises », explique Sarah Otto, biologiste théoricienne à l’Université de la Colombie-Britannique dans son article. La perte d’une espèce pourrait radicalement modifier un écosystème, même si cet écosystème est une jungle urbaine.

— Laura Beaulne-Stuebing, journaliste Web


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