Les universités québécoises sont des terreaux fertiles pour l’innovation
L’interdisciplinarité et le réseautage font partie des moteurs d’innovation propres au milieu universitaire.
L’université post-pandémie ne sera plus jamais la même. Avec l’accélération des changements depuis mars 2020, en plus de leur mission d’enseignement, de recherche et d’engagement communautaire, les universités sont devenues des terreaux fertiles pour l’innovation.
Nous savons que l’innovation est cruciale pour faire progresser le PIB et assurer la transition post-COVID-19. Fort d’une décennie d’innovation florissante, le Québec ne manque certainement pas d’inspiration. Mais s’il y a des coûts importants associés à l’innovation, il faut aussi assurer diverses formes de communication pour favoriser l’échange des idées des divers acteurs concernés, le transfert des connaissances et la valorisation du travail accompli par ceux qui s’y risquent.
Selon Luc Sirois, innovateur en chef du Québec, et Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval et présidente du Conseil de l’innovation du Québec, le Québec ne peut pas se satisfaire d’être classé au 13e rang des pays de l’OCDE. Il faut innover mieux et plus. Ces auteurs suggèrent d’aller de l’avant avec quatre moteurs d’innovation : audace, ambition, créativité et collaboration.
Dans le contexte des universités, deux autres moteurs nous semblent propices : interdisciplinarité et réseautage.
Pour comprendre la nécessité de ces deux moteurs, revenons à l’hiver 2020.
En mars dernier, alors que la crise de la COVID-19 frappait le Canada de plein fouet et que le matériel de protection individuelle pour le personnel médical se faisait rare, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a lancé un appel à l’aide aux universités, aux écoles de haute technologie et aux collèges. Au plus vif de la crise, les établissements d’enseignement supérieur possédaient l’expertise, les espaces et les équipements pour aider le Canada à mener la bataille de front.
De nombreux FabLabs, « makerspaces » et laboratoires créatifs universitaires et collégiaux québécois ont déployé leurs efforts pour concevoir et créer des respirateurs, des visières et des masques faciaux. Au Québec et en Ontario, plusieurs FabLabs et « makerspaces » communautaires ont aussi mené des opérations complexes et urgentes pour ralentir la COVID-19.
Il s’agit là de la pointe de l’iceberg.
Les universités regorgent d’étudiants qui ont de l’énergie à revendre. Ils ont soif de pertinence et un désir profond de changer le monde qui les entoure. Dans bien des cas, ils quittent leur pays ou leur village natal avec le rêve de devenir meilleur, de changer le monde, d’avoir une meilleure vie. Ils mettent tout en œuvre pour venir étudier dans les établissements de haut savoir où ils peuvent développer des expertises de fine pointe. Ils sont audacieux et n’ont pas froid aux yeux. Ils sont pleins d’ambition et veulent contribuer à résoudre les problèmes de grande envergure auxquels notre société fait face. Ils sont créatifs et ont soif d’appliquer leurs connaissances et leurs compétences pour régler les problèmes auxquels de vraies personnes et de vraies communautés font face. Ils ont envie de collaborer avec des pairs venant d’autres disciplines, de travailler sur des projets avec des employeurs potentiels et de discuter avec leurs professeurs. Ces attributs correspondent aux quatre moteurs d’innovation cités précédemment.
Nous avons compris que dans le contexte de la pandémie, il n’y a aucune solution parfaite pour contrecarrer le manque d’accès aux campus universitaires. Être présent physiquement à l’université ne s’arrête pas au simple fait d’assister aux cours. Il y a aussi toute une expérience de vie universitaire qui se déroule dans un fourmillement quotidien d’échanges entre les étudiants, les professeurs, le personnel et les membres de la communauté universitaire. Des activités d’apprentissage expérientiel prolifèrent autour du campus. Des rencontres stimulantes avec des experts permettent les conversations les plus mobilisatrices.
Les étudiants qui ont soif de pertinence y trouvent leur compte puisque les tâches complexes et les vrais problèmes de notre société sont rarement purement disciplinaires. En effet, les conversations les plus riches émergent de l’interdisciplinarité et dans le travail en partenariat avec les entreprises et la communauté. Les étudiants ressentent plus vivement la valeur de leurs contributions lorsqu’ils travaillent en collaboration avec leurs pairs et d’autres partenaires sur des problèmes authentiques et pertinents.
L’écosystème d’innovation de l’Université Concordia compte déjà au-delà d’une cinquantaine d’instances d’innovation majeures sur le campus qui montre son caractère ouvert et ses multiples membranes poreuses et perméables. Avec l’apport de nos multiples partenaires, l’innovation a de nombreuses facettes qui s’articulent autour de la transformation des arts et de la culture, du numérique, de la pédagogie, de la santé, de la société, du secteur urbain et de la technologie. D’autres se penchent, entre autres, sur la durabilité, l’entrepreneuriat, le jeu et l’expérimentation ainsi que l’avenir du travail.
Pour permettre un plus grand foisonnement d’innovation en 2021 et le développement des compétences d’innovation, telles que la pensée critique, la pensée stratégique, la créativité, la collaboration et la communication, l’Université Concordia lance son Laboratoire d’innovation avec des partenaires des secteurs communautaire, entrepreneurial, technologique, scolaire, collégial et universitaire. Ce laboratoire prendra la forme d’un terrain de jeu qui donnera toute la place aux étudiants et aux partenaires pour qu’ils travaillent ensemble sur des projets et des défis captivants. Une telle initiative de partenariat permettra aux étudiants de revivre en quelque sorte l’expérience dont ils s’ennuient tant depuis la fermeture des campus en mars dernier, de captiver l’imaginaire et de penser à diverses formes de compétences développées dans nos établissements de haut savoir.
Ann-Louise Davidson est directrice du Laboratoire d’innovation et titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en culture « maker ». Nadia Bhuiyan est vice-rectrice exécutive adjointe aux partenariats et à l’apprentissage expérientiel à l’Université Concordia.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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