Budget fédéral : aide aux étudiants et investissements en recherche
Dans son premier budget en deux ans, le gouvernement fédéral investit massivement dans le secteur de la biofabrication et des sciences de la vie.
Partout au Canada, les chefs de file étudiants se réjouissent des mesures annoncées lundi dans le budget fédéral et de l’aide apportée aux étudiants.
Le gouvernement entend consacrer 5,7 milliards de dollars sur cinq ans pour faciliter l’accès des jeunes à l’éducation et à l’emploi.
Plus de la moitié de ce montant, soit 3,1 milliards de dollars sur deux ans, servira à doubler les montants des bourses canadiennes d’études (de 3 000 dollars à 6 000 dollars par année pour les étudiants à temps plein), à prolonger la renonciation à l’accumulation d’intérêts sur les prêts d’études fédéraux jusqu’à mars 2023, à bonifier l’aide au remboursement et à élargir l’aide aux personnes handicapées qui reçoivent un soutien financier pendant leurs études.
Le gouvernement fédéral a aussi annoncé des mesures pour aider les jeunes à trouver un emploi. Pour les étudiants en particulier, il investira 240 millions de dollars dans le Programme de stages pratiques pour étudiants en 2021-2022 afin d’appuyer les possibilités d’apprentissage intégré au travail. Il investira également 371,8 millions de dollars dans le programme Emplois d’été Canada afin de soutenir la création de 75 000 emplois pour l’été 2022.
Mitacs, un organisme à but non lucratif voué à la recherche et à la formation, recevra 708 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2021-2022 pour créer au moins 85 000 stages d’apprentissage intégré au travail, qui permettront aux étudiants d’acquérir de l’expérience et aideront les entreprises à cultiver le talent et à croître.
« L’annonce notable d’aujourd’hui nous permettra de continuer cet important travail en donnant à de jeunes innovateurs encore plus d’occasions de réussir tout en soutenant des entreprises, » affirme notre PDG @JohnWHepburn. #Budget2021 #innovation
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— Mitacs (@MitacsCanada) April 20, 2021
Dans un communiqué, l’Alliance canadienne des associations étudiantes (ACAE) écrit que « ces mesures apporteront un soutien important aux étudiants de partout au Canada qui ont été particulièrement touchés par la pandémie de COVID-19 ».
L’ACAE précise que « cela démontre que le gouvernement du Canada est à l’écoute des besoins et des inquiétudes de la communauté étudiante en ces temps incertains ».
Investissements importants dans certains domaines de recherche
Dans son plan de renforcement des capacités nationales et de préparation en cas de pandémie, le gouvernement fédéral s’est engagé à investir 2,2 milliards de dollars sur sept ans pour favoriser la croissance du secteur de la biofabrication et des sciences de la vie au Canada.
« Ce soutien permettra de faire des investissements fondamentaux pour enrichir le bassin de talents et bâtir le réseau de la recherche au Canada, et stimuler la croissance des entreprises canadiennes qui œuvrent dans le domaine des sciences de la vie; cela comprend un financement de 1 milliard de dollars, versé par l’intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation, pour des entreprises canadiennes », explique le gouvernement dans son budget.
De ce montant, l’organisme de recherche sur les vaccins et les maladies infectieuses (VIDO) de l’Université de la Saskatchewan recevra 59,2 millions de dollars. Cet investissement servira à mettre au point ses vaccins expérimentaux et à agrandir ses installations de recherche, qui comprendront un centre national de recherche sur les pandémies.
Sous réserve des approbations requises, le VIDO utilisera aussi cet investissement pour moderniser ses installations d’agriculture et les faire passer du niveau 3 à 4 de biosécurité, ce qui augmentera considérablement la capacité de production de vaccins et de recherche sur les maladies infectieuses du Canada.
Le gouvernement fédéral propose également de lancer une stratégie pancanadienne en matière de génomique et d’y affecter 400 millions de dollars sur six ans. Il indique que ce financement fournira 136,7 millions de dollars sur cinq ans à Génome Canada afin de lui permettre « d’exécuter des programmes propres à sa mission pour lancer la nouvelle stratégie et pour compléter les programmes existants du gouvernement en matière de recherche et d’innovation en génomique ».
Le #Budget2021 annonce 400 M$ en vue d’une nouvelle Stratégie pancanadienne en matière de génomique, dont 136,7 M$ pour que @GénomeCanada lance la Stratégie, et précise que d’autres investissements seront annoncés ultérieurement : https://t.co/vPVpRMLZbs pic.twitter.com/xUbg8T1nsB
— Genome Canada (@GenomeCanada) April 19, 2021
Dans un communiqué, Génome Canada déclare que ce financement servira à sa « collaboration avec les centres de génomique régionaux et d’autres partenaires de l’écosystème pour créer de nouvelles connaissances, de nouveaux outils, de nouvelles technologies, de nouveaux fonds de données et de nouveaux talents qui renforceront la surveillance des agents pathogènes, lutteront contre la résistance antimicrobienne, protégeront l’approvisionnement alimentaire et les exportations du Canada dans un climat changeant, offriront des soins de santé de précision et stimuleront la capacité canadienne de biofabrication ».
Selon l’organisation, l’investissement en biofabrication et en sciences de la vie annoncé dans le budget fédéral permettra d’enrichir le bassin de talents et de bâtir le réseau de la recherche au Canada.
Le gouvernement fédéral propose aussi de fournir 360 millions de dollars sur sept ans pour lancer une stratégie quantique nationale qui « amplifiera les forces importantes du Canada dans la recherche quantique », un domaine qui transformera notre façon de tout développer et concevoir, des médicaments qui sauvent des vies jusqu’aux piles de prochaine génération.
« Grâce aux investissements du gouvernement fédéral, le Canada deviendra un chef de file de la technologie quantique », affirme Ed McCauley, recteur de l’Université de Calgary, où se trouve l’Institut de sciences et de technologie quantiques. « Ils contribueront à la création de nouvelles entreprises en Alberta, dans un domaine émergent qui joue déjà un rôle crucial pour l’avenir de l’économie mondiale. »
Le gouvernement fédéral profite de ce budget pour affirmer son intention de réoutiller et de moderniser le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques grâce à un investissement de 90 millions de dollars sur cinq ans. La photonique est une technologie qui permet de générer de la puissance à partir de la lumière et de l’exploiter. Le centre fournit des services de recherche, de mise à l’essai, de prototypage et de fabrication pilote à petite échelle en matière de photonique aux universitaires et aux petites, moyennes et grandes entreprises de photonique du Canada.
D’autres investissements en recherche ont été annoncés dans le budget fédéral, tels que :
- un financement de 500 millions de dollars sur quatre ans, à compter de 2021-2022, pour la Fondation canadienne pour l’innovation afin de répondre aux besoins des établissements postsecondaires et des hôpitaux de recherche en capital et en infrastructures dans le domaine des sciences biologiques;
- un financement de 250 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2021-2022, aux Instituts de recherche en santé du Canada afin d’augmenter leur capacité de recherche clinique grâce à la mise en œuvre d’un nouveau fonds pour les essais cliniques;
- un financement de 250 millions de dollars sur quatre ans, à compter de 2021-2022, pour les conseils fédéraux de subvention à la recherche en vue de créer un nouveau fonds en recherche biomédicale pour les trois conseils;
- un financement de 45 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2022-2023, pour le Réseau de cellules souches en vue d’appuyer la recherche sur les cellules souches et sur la médecine régénérative.
Selon Sophie Montreuil, directrice générale de l’Acfas, qui regroupe quelque 3 200 chercheurs francophones à travers le pays, le budget « reconnaît l’importance de la recherche ». Elle estime que l’augmentation du financement public pour les conseils subventionnaires en recherche, le Conseil national de recherches du Canada et la Fondation canadienne pour l’innovation est « un élan dans la bonne direction ».
C’est un scénario auquel elle s’attendait et qu’elle attribue au contexte actuel. « À cause de la prédominance du discours scientifique et des données de recherche dans l’actualité, on pouvait difficilement s’attendre à des baisses dans le financement de la recherche. »
Même si les détails suivront dans les prochaines semaines, Mme Montreuil voit également d’un bon œil le financement de 121,3 millions de dollars sur trois ans de Patrimoine canadien afin « d’offrir une éducation postsecondaire de qualité dans la langue de la minorité au Canada ».
Universités Canada, qui publie Affaires universitaires, a indiqué dans une déclaration à ses membres être satisfaite des engagements du gouvernement fédéral en matière d’éducation supérieure, de recherche et d’innovation.
« Le budget d’aujourd’hui prévoit principalement des engagements à l’égard des étudiants, ce qui est important, mais leur réussite est aussi tributaire d’universités fortes. » L’organisation ajoute que les investissements en recherche s’ajoutent à des décennies de découvertes et se concentrent sur des domaines où le Canada excelle à l’échelle mondiale.
« Le Canada fait face à une forte concurrence sur le plan du talent en recherche, et des investissements continus seront nécessaires », peut-on lire dans la déclaration.
Avec la collaboration de Pascale Castonguay.
Postes vedettes
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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