Recherche partenariale et collaborative : pour une meilleure connaissance
Deux professeures se penchent sur cette nouvelle façon de faire de la recherche et en exposent les maillons.
Recherche partenariale, collaborative, coconstruction de la recherche, coproduction du savoir… Avec la popularité grandissante de ces nouvelles façons de faire de la recherche, le livre Les recherches partenariales et collaboratives, qui aborde ces tendances, tombe à point.
Devant la multiplication et la complexification des types de recherche universitaire, Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’École des sciences de l’administration de l’Université TÉLUQ, et Anne Gillet, chercheure au Laboratoire interdisciplinaire de sociologie économique du Conservatoire national des arts et métiers (LISE-CNAM) à Paris, ont décidé de faire le point. De simples mots à la mode? « Je ne pense pas », avance la professeure Tremblay, qui rappelle la prépondérance de la recherche dite traditionnelle, surtout en dehors des sciences sociales.
Édité aux Presses de l’Université du Québec et paru en novembre 2017, leur livre a pour principal objectif de se pencher sur cette diversification de recherches, mais surtout « d’amener des apports théoriques et conceptuels approfondis qui paraissent essentiels pour nous outiller dans l’analyse et la compréhension des dynamiques et des enjeux de ces recherches partenariales et collaboratives », écrivent les codirectrices dans leur introduction.
Alors que certains chapitres portent sur la terminologie et les différentes formes de recherche, d’autres auteurs analysent la place des recherches collaboratives et participatives dans les systèmes nationaux de recherche en France, en Suisse et au Québec. L’ouvrage, qui s’adresse aux chercheurs, aux étudiants de cycles supérieurs et aux intervenants des milieux de pratique, s’intéresse également à l’émergence des communautés de pratique et d’un espace partenarial, tout comme il présente quelques analyses de recherches en science sociale.
Un collectif francophone
L’ouvrage découle du travail d’un collectif qui rassemble une quinzaine de chercheurs du Québec et de l’Europe. Fondé en 2010 par les professeures Gillet et Tremblay, le collectif s’est d’abord formé pour réfléchir sur les pratiques de recherches collaboratives ou partenariales de ses chercheurs à travers des séminaires et publications. « Nous voulions voir comment ça se passe dans la francophonie, comment s’y développe ce type de recherche », explique la professeure Tremblay.
Alors qu’au Québec on parle davantage de recherches partenariales, le terme « collaboratif » est plus utilisé dans la francophonie européenne. « Les pratiques au Québec sont plus avancées », affirme Mme Tremblay. En effet, les organismes subventionnaires ont depuis longtemps mis en place des programmes encourageant la formation de partenariats de ce côté-ci de l’Atlantique, notamment celui des Alliances de recherche universités-communautés (ARUC) au fédéral. « Les chercheurs ici ont rapidement adopté ces pratiques, contrairement à l’Europe où les approches traditionnelles restent plus courantes », poursuit-elle.
Pour le bien de la connaissance
Que l’on parle de recherche collaborative ou partenariale, ces types de recherche visent la même chose : donner une plus grande place aux acteurs et à leurs savoirs, pour la construction d’une meilleure connaissance. « C’est intéressant à la fois pour les chercheurs, pour donner lieu à une connaissance plus juste, et pour les partenaires, puisque cette connaissance leur est utile. » Chercheurs et praticiens conservent leur identité et leur rôle; ce sont les échanges se produisant entre ces deux mondes qui engendrent de nouveaux savoirs.
Cette approche partenariale peut se faire tout le long de la recherche, du développement de la méthodologie à la diffusion des résultats, ou avec des degrés plus ou moins élevés de participation, selon le type de recherche retenu. La coproduction de la recherche et la coconstruction des connaissances restent l’objectif ultime, même si elles ne sont pas toujours réalisables à 100 pour cent.
Tensions
« Ça ne veut pas dire que c’est un long fleuve tranquille! », remarque la codirectrice. En effet, certaines tensions peuvent émerger, par exemple lorsque les recherches pourraient avoir un impact sur le financement des organismes partenaires. Le chercheur, pour ne pas nuire à son partenaire, doit discuter au préalable de ces situations potentielles. « Nous ne sommes pas là pour faire de l’évaluation. La recherche peut être plus globale, et on doit faire une bonne contextualisation, s’assurer de respecter la confidentialité et ne pas diffuser d’éléments qui nuiraient au lien », souligne-t-elle.
Un autre enjeu reste la question du temps : alors que l’université œuvre dans le long terme, les organismes souhaitent avoir des résultats rapidement. Malgré ces embûches, et même, grâce à ces confrontations « la connaissance produite va être plus juste, meilleure », croit Mme Tremblay.
Après la publication de ce livre, le collectif poursuivra sa réflexion, notamment par l’organisation de rencontres avec les partenaires, de manière à les intégrer à cette réflexion sur les pratiques.
Postes vedettes
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Médecine - Professeur(e) adjoint(e) (communication en sciences de la santé)Université d'Ottawa
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
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