Un taux record de diplômées à Polytechnique Montréal

Plus de 30 pour cent des diplômés de l’établissement étaient des femmes en 2020, il a donc atteint l’objectif national « 30 en 30 » d’Ingénieurs Canada.

25 juin 2021
Polytechnique Montréal a atteint un

Pas moins de 267 des 886 diplômés de Polytechnique Montréal pour l’année 2020 étaient des femmes. Avec un taux de diplômées de 30,2 pour cent l’établissement atteignait du même coup l’objectif national « 30 en 30 » d’Ingénieurs Canada, qui vise à ce que les écoles de génie canadiennes aient un taux de diplomation de femmes d’au moins 30 pour cent d’ici 2030.

Qu’à cela ne tienne, le prochain objectif du directeur général de l’établissement, Philippe Tanguy, est déjà fixé. « Pour nous, l’objectif n’est pas 30 pour cent, mais de féminiser au maximum […] Ce n’est pas fini. On est contents d’avoir 10 ans d’avance, mais l’objectif, c’est 50 [pour cent]. Et l’intermédiaire, c’est 40 [pour cent], si on peut l’avoir dans les prochaines années, je serai content », expose M. Tanguy.

Pour atteindre ce premier objectif, Polytechnique Montréal mise depuis des années sur une approche systématique visant à donner le goût du génie aux enfants dès l’école primaire, avec des actions plus spécifiquement dirigées vers les jeunes filles. « Les meilleurs ambassadeurs qu’on peut trouver sont les étudiantes et les étudiants de Polytechnique, qui vont aller dans les écoles parler aux jeunes, leur expliquer que c’est [plaisant], le métier d’ingénieur », explique le directeur général.

Polytechnique Montréal a atteint un taux de diplomées de 30 pour cent en 2020, atteignant un objectif national d’Ingénieurs Canada. Photo par Caroline Perron Photographie.

La vice-présidente, Affaires générales et Partenariats stratégiques d’Ingénieurs Canada, Jeannette Southwood, est particulièrement impressionnée par l’accomplissement de Polytechnique Montréal. « Le fait que Polytechnique ait atteint cette marque impressionnante est très encourageant, affirme Mme Southwood. Tout le monde dans la communauté des ingénieurs, en passant par les régulateurs et les établissements postsecondaires, comprennent l’importance d’avoir plus de diversité et d’équité dans le milieu de l’ingénierie. »

Comme les succès de l’établissement montréalais sont jugés inspirants, la vice-présidente soutient que l’organisme national est prêt « à apprendre d’eux ».

Mme Southwood ajoute qu’elle est fière de voir les efforts réalisés par Ingénieurs Canada, les universités canadiennes et les employeurs afin de rendre la profession d’ingénieur plus accueillante. « Si la profession n’est pas accueillante, nous n’aurons pas le genre de changements de culture dont nous avons besoin pour atteindre la cible de ʺ30 en 30ʺ », souligne l’ingénieure de formation.

L’importance d’avoir des modèles

La diplômée en génie mécanique et étudiante à la maîtrise en génie civil de Polytechnique Montréal Meredith Alousi-Jones croit que d’avoir des modèles féminins peut inciter les jeunes à choisir l’ingénierie. Avec un plus grand nombre de diplômées, « plus de jeunes vont se reconnaître chez les femmes ingénieures à l’université », avance celle qui est également vice-présidente exécutive du comité étudiant Poly-Fi, qui a pour mission de promouvoir le génie auprès des femmes et des enfants.


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Mme Alousi-Jones précise que les professeures qui enseignent à Polytechnique Montréal peuvent justement avoir un rôle de modèle auprès de leurs étudiantes actuelles et futures. « Les professeures parlent de leur profession, de leurs expériences en tant qu’ingénieures. Ça donne un peu un aperçu aux étudiantes de leur futur, de ce qu’elles peuvent faire après avoir obtenu leur diplôme. Ça attire plus d’étudiantes à suivre ces professeures-là, leurs exploits et leur carrière », explique l’étudiante.

M. Tanguy souligne que s’il peut être difficile d’embaucher des professeures, celles-ci ont toutefois un impact important sur le recrutement et la rétention des étudiantes. « C’est très compliqué de trouver des ingénieures avec un doctorat qui veulent enseigner. Les efforts qu’on a faits depuis plusieurs années font que maintenant, sur une cinquantaine de profs que j’ai embauchés depuis mon retour en 2018, presque 40 pour cent sont des femmes. Ç’a un effet d’entraînement incroyable. »

L’objectif « 30 en 30 » n’était qu’une première cible pour M. Tanguy. Il est d’ailleurs optimiste pour les prochaines années : « La tendance est là. On voit que la moyenne de la courbe monte année après année. Le mouvement est lancé. Les efforts continuent. »

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