Qui est Nolan Quinn?

Alors que les établissements postsecondaires de l’Ontario jonglent avec de multiples défis, le nouveau ministre des Collèges et Universités devra rapidement prendre connaissance des dossiers, disent les spécialistes du secteur.

09 octobre 2024

Avec la nomination de Nolan Quinn au poste de ministre des Collèges et des Universités, le système d’éducation postsecondaire de l’Ontario se retrouve sous la direction d’un député conservateur débutant qui décroche son premier poste au sein du cabinet.

« C’est pour moi un grand honneur d’être nommé ministre des Collèges et Universités et je remercie le premier ministre [Doug] Ford pour cette décision », a écrit M. Quinn sur les médias sociaux à la suite d’un remaniement ministériel le 16 août dernier. « J’ai très hâte de collaborer avec nos partenaires de l’enseignement postsecondaire pour soutenir les chefs de file de demain et orienter les étudiantes et étudiants vers des carrières gratifiantes afin de contribuer à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée en Ontario. »

 

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M. Quinn, 41 ans, a été élu en juin 2022 pour représenter la circonscription de Stormont–Dundas–South Glengarry, dans l’est de l’Ontario. Il a occupé deux postes d’adjoint parlementaire avant d’être nommé ministre associé des Forêts lors d’un remaniement ministériel en juin 2024.

Il remplace, au ministère des Collèges et des Universités, Jill Dunlop qui est désormais ministre de l’Éducation, à la suite de la démission surprise de Todd Smith.

Diplômé en administration des affaires du Collège St-Lawrence de Kingston, M. Quinn a été propriétaire d’une entreprise pendant 15 ans avant d’être élu; il dirigeait sa franchise Dairy Queen à Cornwall, où il a grandi, comme l’indique son profil en ligne. Il a trois jeunes enfants et est marié à une enseignante d’une école publique.

Il n’a pas tardé à connaître des membres du secteur, et a rencontré à plusieurs reprises des membres du Conseil des universités de l’Ontario (CUO), notamment l’ensemble des rectrices et recteurs des universités de la province en septembre.

« Il s’est montré très facile d’approche, affirme Steve Orsini, président-directeur général du CUO. Il communique avec les collèges et universités et visite les campus. Il me semble qu’il cherche vraiment à comprendre le secteur et à collaborer avec lui. »

Toutefois, l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario (OCUFA) n’a toujours pas obtenu de réponse, de la part du bureau de M. Quinn, aux nombreuses demandes de rencontre à son intention.

« Le plus grand problème de l’Ontario est que nous occupons régulièrement le dernier rang ou presque en matière de financement des universités », se désole Nigmendra Narain, président de l’OCUFA, ajoutant que les investissements en matière de recherche sont eux aussi peu généreux. Avant le dépôt du dernier budget provincial en mars, l’OCUFA a recommandé que l’Ontario augmente le financement des universités de 11,75 pour cent par an au cours des cinq prochaines années.

Le piètre état du financement par personne étudiante de la province a également été mentionné dans le rapport d’un groupe d’experts nommé par le gouvernement, publié en novembre 2023 à la suite de plusieurs enquêtes de la vérificatrice générale sur la gestion financière des collèges et des universités de l’Ontario.

Le rapport préconise une augmentation initiale de dix pour cent des subventions provinciales, suivie d’une augmentation annuelle d’au moins deux pour cent pour les trois à cinq prochaines années. Il recommande également de lever le gel des droits de scolarité en vigueur depuis 2019, et d’augmenter les droits de scolarité des étudiantes et étudiants canadiens de cinq pour cent dès cet automne, et de les rajuster en fonction du coût de la vie par la suite. Le gouvernement Ford a plutôt choisi d’accorder un montant supplémentaire ponctuel de 1,3 milliard de dollars sur trois ans aux collèges et aux universités, tout en maintenant le gel des droits de scolarité au moins jusqu’en 2027.

Les établissements d’enseignement postsecondaire de l’Ontario affrontent eux aussi des vents contraires, puisqu’il s’agit de la province qui compte le plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants étrangers. Toutefois, ces nombres sont en baisse importante en raison des mesures fédérales ciblées en matière d’immigration. De plus, l’Ontario subit de plus en plus de pressions pour augmenter le plafond des subventions accordées aux étudiantes et étudiants canadiens. La demande de ces derniers sera en hausse au moins jusqu’en 2028, selon le rapport du groupe d’experts, et 119 000 places supplémentaires seront nécessaires d’ici 2047. Le CUO a également publié en août un rapport faisant état d’une augmentation de douze pour cent des demandes provenant d’élèves du secondaire en Ontario, passant de 79 364 en 2020 à 89 011 cette année.

Selon M. Orsini, le nouveau ministre devra se familiariser rapidement avec le secteur et ses enjeux, puisque débuteront en octobre les négociations pour la prochaine série d’ententes de financement pluriannuelles fondées sur les résultats, connues sous le nom d’ententes de mandat stratégiques, conclues avec chaque collège et université de l’Ontario financé par les deniers publics.

« Nous nous trouvons actuellement à un tournant décisif », déclare M. Orsini, ajoutant que le moment était venu pour son organisation de collaborer avec le nouveau ministre et son gouvernement pour « jeter les bases » afin que les universités puissent faire leur travail, à savoir enseigner et réaliser des travaux de recherche pour soutenir la population étudiante et l’économie de l’Ontario.

Le bureau de M. Quinn n’a pas répondu aux questions d’Affaires universitaires sur les projets et les priorités du nouveau ministre avant l’heure de tombée.

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