Budget fédéral 2025 : virage vers l’innovation et frein aux permis d’études
Ottawa réduit de 49 % l'accueil d'étudiantes et étudiants internationaux et plafonne les admissions à 155 000 dès 2026, tout en misant sur l’attraction de talents hautement qualifiés et sur la reconnaissance des diplômes étrangers.
Dans son budget 2025, le gouvernement fédéral annonce un virage majeur : une réduction de 49 % du nombre de permis d’études, avec un plafond fixé à 155 000 permis dès 2026, puis à 150 000 en 2027 et 2028, comparé au plafond de 305,900 permis pour 2025. Parallèlement, Ottawa veut attirer plus de 1 000 chercheuses et chercheurs internationaux hautement qualifiés dans les universités et investira 97 M$ sur cinq ans pour améliorer la reconnaissance des diplômes et compétences des nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants, notamment dans les secteurs de la santé et de la construction.
Pour soutenir cette transition, le gouvernement dévoile une série d’investissements totalisant près de 1,7G$ afin de renforcer l’attraction de talents internationaux et moderniser les infrastructures universitaires.
Une enveloppe de 1 G$ sur 13 ans sera consacrée aux trois conseils subventionnaires fédéraux: le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines et les Instituts de recherche en santé du Canada pour lancer une initiative accélérée de chaires de recherche visant à attirer des chercheuses et chercheurs internationaux d’exception dans les universités canadiennes.
S’y ajoute 400 M$ sur sept ans pour la Fondation canadienne pour l’innovation, qui mettra en place un programme de financement complémentaire pour fournir à ces chercheurs les infrastructures nécessaires à leurs travaux.
Par ailleurs, 120 M$ sur 12 ans seront réservés au recrutement international de professeures et professeurs adjoints selon les besoins des établissements.
Des conditions d’admission plus sélectives
Ottawa a également annoncé des ajustements importants dans son Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 afin de stabiliser les arrivées de résidents temporaires et permanents. Les étudiantes et étudiants internationaux seront donc concernés, avec 155 000 permis prévus en 2026 et 150 000 en 2027 et 2028, comparé au chiffre de 305 900 annoncé en octobre 2024 par l’ancien gouvernement dirigé par Justin Trudeau.
Cependant, dans une communiqué de presse, U15 Canada a salué l’exemption des permis d’études pour les étudiants diplômés internationaux : « U15 Canada accueille favorablement la réintroduction de l’exemption visant les étudiants étrangers de cycles supérieurs dans le cadre des plafonds de permis d’études, annoncée aujourd’hui dans le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028. Cette mesure envoie un signal clair aux meilleurs talents du monde : le Canada est ouvert à celles et ceux qui souhaitent venir y étudier et y faire progresser leurs idées de recherche. »
Le nombre d’admissions de résidents permanents demeurera fixé à 380 000 par année, avec une plus grande proportion de migrants économiques. Des mesures transitoires faciliteront néanmoins l’accès à la résidence permanente pour certains étudiants internationaux et travailleurs temporaires.
Le budget 2025 prévoit également le recrutement de plus de 1 000 chercheuses et chercheurs étrangers hautement qualifiés dans les universités canadiennes, ainsi que des bourses doctorales et postdoctorales. Le gouvernement investira M$ sur cinq ans pour améliorer la reconnaissance des diplômes et des compétences des nouveaux arrivants, notamment dans les secteurs de la santé et de la construction. « Nous avons dépassé notre capacité d’accueil des étudiants internationaux et nous voulons attirer de nouveaux étudiants internationaux de manière très ciblée » a expliqué François-Philippe Champagne, ministre des Finances et du revenu national , lors du dépôt du budget.
Technologies et infrastructures
Les technologies de pointe et la modernisation des infrastructures de recherche figurent parmi les priorités du budget fédéral 2025. Le Programme d’encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental bénéficiera d’un relèvement du plafond des dépenses admissibles afin de stimuler les investissements privés en recherche et développement.
Parallèlement, 925,6 M$ sur cinq ans seront investis dans la mise en place d’une infrastructure de calcul souveraine pour l’intelligence artificielle, auquel s’ajoute un financement de 334,3 M$ destiné à soutenir les technologies quantiques.
Le budget prévoit également des investissements ciblés dans la recherche en santé, notamment pour les Instituts de recherche en santé du Canada et l’Institut Terry Fox.
Le gouvernement prolongera l’augmentation des bourses et prêts d’études canadiens, amorcée en 2024, et prévoit un financement supplémentaire de 700 000 $ au Programme canadien d’aide financière aux étudiants.
Les investissements en chiffres :
- Chaires de recherche internationales 1 G$ / 13 ans
- Fondation canadienne pour l’innovation 400 M$ / 7 ans
- Infrastructure fédérale d’IA 925,6 M$ / 5 ans
- Technologies quantiques 334,3 M$ / 5 ans
- RS&DE 440 M$ / année
Correction : Une version précédente de cet article indiquait que le plafond de 155 000 permis d’études prévu pour 2026 représentait une réduction de 65 % par rapport au plafond de 437 000 pour 2025. Le chiffre de 437 000 provenait d’une annonce faite en janvier 2025 par IRCC au sujet du plafond des permis d’études, alors que la comparaison la plus juste aurait dû être faite avec le chiffre de 305 900 figurant dans le Plan des niveaux d’immigration 2025-2027 d’IRCC, ce qui correspond à une réduction de 49 %. Affaires universitaires regrette cette erreur.
Postes vedettes
- Génie - Professeures ou professeurs (génie électrique, systèmes embarqués)École de technologie supérieure
- Aménagement - Professeure adjointe / agrégée ou professeur adjoint / agrégé (design d’intérieur)Université de Montréal
- Sciences de la terre et de l'environnement - Professeure adjointe ou professeur adjoint (hydrogéologie ou hydrologie)Université d'Ottawa
- Sociologie - Professeure ou professeur (méthodologie quantitative)Université Laval
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